L'imminence de la fête du sacrifice est révélatrice des difficultés auxquelles sont confrontés les éleveurs et les consommateurs pendant cette période de festivités. Face à la flambée des prix et à la diminution de l'offre, la Direction régionale de l'agriculture (DRA) Fès-Meknès redouble d'efforts pour surveiller l'état du cheptel et anticiper les besoins du marché. Alors que Aïd al-Adha approche à grands pas, les préparatifs vont bon train dans la région de Fès-Meknès. Cependant, une série de défis se profilent à l'horizon, mettant en évidence les difficultés auxquelles sont confrontés les éleveurs et les consommateurs lors de cette période festive. L'opération de suivi, assurée par la direction régionale de l'Agriculture (DRA) Fès-Meknès, permet de constater une augmentation significative des prix par rapport à l'année précédente. Selon les responsables, «plusieurs facteurs ont contribué à cette hausse des prix, notamment l'envolée des coûts des intrants et du transport. Les éleveurs ont également dû faire face à une réduction des effectifs, car Aïd al-Adha survient cette année à une période où les agnelages sont moins nombreux». Un autre facteur contribuant à l'augmentation des prix est la cherté des aliments pour le bétail, même ceux produits localement à base de céréales, notamment l'orge, le son, la paille, et le foin. La sécheresse a également entraîné une diminution des paramètres de reproduction chez les animaux, affectant ainsi la disponibilité du cheptel sur le marché.Par ailleurs, l'état des parcours et des jachères dans l'ensemble de la région est jugé moyen, ce qui a un impact sur la disponibilité des pâturages. Cette situation se répercute sur la santé et la qualité du cheptel, ainsi que sur les prix finaux. Une offre qui s'élève à 900.000 têtes Selon les chiffres officiels de la DRA de Fès-Meknès, l'effectif des ovins et caprins identifié est de 746.000 têtes, au 8 juin, dont 726.090 ovins et 19.910 caprins. Les provinces d'El Hajeb, Boulemane et Ifrane se classent en tête en termes d'effectifs. «Si l'on y ajoute les élevages non identifiés, on estime que l'offre totale dans la région atteint environ 900.000 têtes», précisent les responsables de la délégation. Quant au nombre d'unités d'élevage dans la région, il s'élève à 14.687. Le ministère de l'Agriculture assure un suivi rigoureux de la situation, en contrôlant la santé du cheptel, en protégeant les animaux contre les maladies infectieuses et en supervisant l'approvisionnement en fourrage et en médicaments vétérinaires. Le contrôle de l'approvisionnement en eau pour le bétail constitue également une priorité pour garantir de meilleures conditions d'élevage aux animaux. Une commercialisation aux meilleures conditions Pour faciliter la commercialisation des animaux pendant la période de Aïd al-Adha, deux souks à bestiaux temporaires sont prévus dans la région, respectivement à Fès et à Meknès. Ces souks offriront une plateforme pour les éleveurs et les acheteurs de bestiaux, contribuant ainsi à la dynamique économique de la région. Malgré les défis rencontrés, les éleveurs de Fès-Meknès restent déterminés à fournir des animaux de qualité pour célébrer Aïd al-Adha. Les autorités locales et les représentants du ministère de l'Agriculture travaillent en étroite collaboration pour soutenir les éleveurs et garantir la disponibilité sur le marché d'un cheptel sain et à des prix abordables. Le consommateur, quant à lui, espère pouvoir trouver «chaussure à son pied» à un prix raisonnable, tout en appréciant la tradition et l'esprit de solidarité qui entourent cette fête religieuse majeure. Il convient de rappeler que la région de Fès-Meknès est renommée pour la race ovine «Timahdite», l'une des races les plus réputées du pays. Celle-ci se distingue par sa bonne conformation, sa facilité d'engraissement, son rendement en carcasse, ainsi que la qualité de sa viande et de sa peau. De plus, elle est parfaitement adaptée à son environnement. Un programme de suivi et de soutien aux éleveurs Le ministère de l'Agriculture a mis en œuvre un programme de surveillance continue de l'approvisionnement du marché en animaux destinés à l'abattage. En ce qui concerne le soutien aux éleveurs, il a maintenu diverses mesures de soutien, telles que l'assistance pour l'approvisionnement en bétail, la fourniture de fourrage, la préparation des pâturages et la suspension de la taxe sur la valeur ajoutée pour certains types d'alimentation de bétail. Par ailleurs, pour faire face, tout au long de l'année 2023, à l'inflation et au déficit hydrique persistant, l'Etat a décidé d'exonérer des droits de douane l'importation d'ovins et d'accorder un soutien financier de 500 DH par tête d'ovin importé, destiné à l'abattage. Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO