* 7 millions dovins pour une demande de moins de 5 millions. * La fourchette des prix entre 1.250 et 3.000 dirhams, varie selon la qualité, la race et la région. Moins dun mois nous sépare de la célébration de lAïd Al Adha. Le ministre de lAgriculture a coupé court aux rumeurs qui circulaient et qui ont été véhiculées par une certaine presse sur lannulation des immolations. Ces sources ont justifié leur information par la période sévère de sécheresse qui a touché le cheptel ; ce qui a entraîné une baisse de production. Le communiqué du département de tutelle est formel : loffre dépasse largement la demande. Le nombre dovins destinés au sacrifice dépasse les 7 millions de têtes pour une demande qui reste quasi stagnante et qui est estimée à près de 4,9 millions têtes. A quoi on ajoute plus de 400.000 têtes de caprins lesquels ont la cote en raison de leur faible teneur en matières grasses et conseillés aux diabétiques ou aux personnes sous régime. Mais les éleveurs sont dun autre avis. Pour Benbarek Fenniri, Président de lAssociation nationale ovine et caprine (ANOC), «les éleveurs ont beaucoup souffert cette année à cause de la sécheresse et du renchérissement des prix des aliments de bétail. La faiblesse des pâturages dans les parcours naturels a eu un effet négatif sur la croissance du bétail et a entraîné des pertes. Il est vrai que les exploitants deviennent de plus en plus insensibles aux aléas du climat en optant pour lélevage intensif au lieu de lextensif, mais il faut dire aussi que les coûts de production ont atteint des niveaux record». En effet, lalimentation du bétail a vu ses cours augmenter sensiblement. Les prix de certains produits ont doublé comparativement à lannée dernière. Même limportation ne peut arranger les choses, les prix des matières ont aussi flambé sur le marché mondial. Cest pourquoi le ministère estime que les moutons seront moins gras. Concernant les prix, le communiqué de lAgriculture indique que «le niveau variera en fonction de l'offre et de la demande, de la qualité, de l'espèce, de l'âge, de la région ainsi que de la durée entre l'achat et la date de l'Aïd». Lors du précédent Aïd Al Adha, le prix du mouton s'était situé entre 1.250 et 4.000 dirhams. Le ministère estime que les cours ne devraient pas connaître de changement par rapport à la saison précédente, entre 35 et 40 DH/le kilogramme vif. Contactés par nos soins, plusieurs professionnels ont précisé que les estimations du ministère ont été formulées avant larrivée des pluies. «Les précipitations vont doper les cours et la spéculation va aggraver la situation», précise-t-on encore La série des périodes «budgétivores» se poursuit. Après les vacances estivales, la rentrée scolaire puis le Ramadan et maintenant la fête du sacrifice. Les besoins ne cessent daugmenter face à des capacités pécuniaires fortement limitées. Les maisons de crédit comme à laccoutumée bombardent le public à coups de spots publicitaires. Peu importe, le surendettement des ménages nest quune utopie.