Des manifestations « historiques » se sont tenues samedi aux Comores, contre « l'oppression de la France envers les Comoriens à Mayotte » , un archipel de l'océan Indien situé entre Madagascar et la côte du Mozambique, a annoncé le quotidien local, Comores Info. Dans la capitale comorienne, Moroni, « des manifestations ont éclaté dans la ville pour dénoncer l'action de la France » et les manifestants « ont scandé Non à la France, Non à la présence française à Mayotte », a souligné ce journal ajoutant que « ces slogans ont été repris par des milliers des personnes qui exigent que la France mettent fin à ses actions répressives contre les Comoriens ». Les manifestations de samedi ont atteint leur apogée « lorsqu'un jeune manifestant a arboré un drapeau russe en signe de protestation contre la France », a indiqué un autre journal local, Révolution Permanente, ajoutant que la police a essayé de l'arrêter mais les manifestants se sont interposés, empêchant les forces de l'ordre de le faire. Pour rappel, les manifestations de samedi ont été déclenchées par l'opération de destruction massive des bidonvilles et d'expulsion sur l'île de Mayotte qui a été annoncée par la France. L'opération « Wuambushu » telle qu'elle est appelée, a été révélée par l'hebdomadaire français satirique et d'enquête, Le Canard enchaîné, en février dernier. « Cette opération violemment xénophobe, aux allures militaires, pilotée par le ministre français de l'Intérieur et des Outre-Mer, Gérald Darmanin, doit débuter le 22 avril et devrait durer deux mois », selon Révolution Permanente. L'objectif sera d'une part d'« expulser plus de 250 étrangers par jour en majorité des Comoriens pour les envoyer vers Anjouan. D'autre part, de mener une vaste opération de décasage, c'est-à-dire de destruction massive d'environ 10% de l'habitat informel de l'île », a rapporté Révolution Permanente. Cette opération prévoit le déplacement forcé d'environ 17 000 personnes d'ici le mois de juin pour une île qui compte environ 300 000 habitants. « L'opération de reconquête territoriale et de sécurisation, « Wuambushu », est une urgente nécessité à Mayotte pour que nous retrouvions la maîtrise de notre destin et la sérénité publique. L'Etat de droit ne se négocie pas ! », a souligné sur sa page officielle, le député comorien, Mansour Kamardine, membre de la commission des lois et président du groupe d'amitiés France-Comores.