Le rapport du département d'Etat américain sur la situation des droits de l'Homme en 2022 a énuméré de nombreuses violations des droits humains en Algérie, dont la torture, les traitements inhumains et les détentions arbitraires, évoquant notamment les abus comis contre le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabilye (MAK). "La désignation par le gouvernement en 2021 du groupe séparatiste amazigh MAK comme groupe terroriste a donné au gouvernement des outils juridiques supplémentaires pour poursuivre les opposants politiques affiliés au MAK, tant dans le pays qu'à l'étranger", indique le document publié lundi. En novembre 2020, le pays a organisé un référendum pour promulguer une nouvelle constitution, rappelle le rapport, notant que "les restrictions à la liberté de réunion et d'association ainsi que les restrictions aux activités des partis politiques ont entravé l'activité des groupes d'opposition". Globalement, le document note que "parmi les questions importantes relatives aux droits de l'homme figuraient des rapports crédibles faisant état de torture ou peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants infligés par des membres des forces de sécurité, des arrestations et détentions arbitraires, des prisonniers politiques, la répression transnationale contre des individus dans un autre pays, de graves problèmes d'indépendance du pouvoir judiciaire, l'ingérence illégale dans la vie privée, de graves restrictions à la liberté d'expression et aux médias, notamment des arrestations et des poursuites injustifiées de journalistes". Le document fait état également "de sérieuses restrictions à la liberté d'internet, une ingérence substantielle dans les libertés de réunion et d'association pacifiques, y compris des lois trop restrictives sur l'organisation, le financement ou le fonctionnement des organisations non gouvernementales et de la société civile, des restrictions sévères de la liberté religieuse, des restrictions au droit de quitter le pays et du refoulement des réfugiés vers un pays où leur vie et leur liberté seraient menacés". "L'impunité dont jouissaient les policiers et les agents de sécurité demeurait un problème", affirme la même source, ajoutant que "des disparitions ont été signalées". "Les conditions carcérales étaient dures et potentiellement fatales en raison des violences physiques et des soins médicaux inadéquats", souligne le rapport, ajoutant que "certaines organisations de défense des droits humains ont attribué la surpopulation dans les centres de détention au recours excessif et continu à la détention provisoire". "Le gouvernement a de plus en plus utilisé la détention provisoire en réponse au mouvement Hirak depuis 2019, et le recours excessif à la détention provisoire est resté un problème au cours de l'année", affirme le document, notant que "les forces de sécurité ont régulièrement détenu des personnes qui avaient participé à des manifestations non autorisées ou critiqué publiquement le gouvernement". "Les autorités ont utilisé des dispositions rédigées en termes vagues qui criminalisent « l'incitation à un rassemblement non armé », « l'atteinte à l'unité nationale », « la publication de fausses nouvelles » ou « l'insulte à un organisme gouvernemental » pour arrêter et détenir des personnes qu'elles considéraient comme troublant l'ordre public ou critiquant le gouvernement", indique la même source. Par ailleurs, "le HCR a signalé que les réfugiés et les migrants empruntant des routes terrestres vers et à travers le pays continuent de risquer la mort, des enlèvements, des violences sexuelles et sexistes, des sévices physiques et d'autres violences". "Au cours de l'année, 130 réfugiés expulsés du pays ont signalé des cas de violations de leurs droits humains lors de leur arrestation ou de leur détention, y compris des violences physiques et verbales", souligne la diplomatie américaine.