Le port du bracelet électronique pour les détenus sera appliqué pour la première fois en Tunisie en avril prochain au sein des unités pénitentiaires, selon des sources judiciaires. « Les juges d'application des peines réclament toujours, l'accélération de la mise en œuvre du projet du bracelet électronique pour ceux qui sont en garde à vue dans la perspective de réduire considérablement le taux d'encombrement dans les prisons qui est de 131% », a déclaré Sinène Zbidi, membre de la Commission du bracelet électronique, au ministère de la Justice, lors d'une table ronde sur les peines alternatives. Dans un premier temps, le porteur du bracelet est autorisé à avoir accès à la cuisine ou l'infirmerie de la prison, a-t-elle expliqué, notant que cette étape vise à vérifier l'efficacité du dispositif par rapport à la couverture des réseaux de communication électronique. Lire aussi : Front de salut national : « La campagne des arrestations toujours en marche en Tunisie » La commission du bracelet électronique avait soumis ce projet à la présidence de tunisienne, en attendant toujours la promulgation du décret-loi le concernant, a fait remarquer Zbidi, précisant qu'un détenu coûte à l'Etat 56 dinars (1 euro = 3,3 dinars) par jour, soit 1.680 dinars par mois. Pour sa part, Mahmoud Daoud Yaâkoub, avocat et membre de la commission de révision du code de procédure pénale, a indiqué que « les conditions actuelles dans les unités pénitentiaires, notamment la surpopulation carcérale, font que les peines alternatives soient d'une grande aide financière à l'Etat ». Il a estimé que le législateur « a été lent pour pallier les lacunes rapidement », précisant que la nouvelle version du code de procédure pénale est prête et est soumise actuellement pour examen aux ministères concernés.