Des dizaines de milliers de personnes ont protesté dimanche à Mexico contre une réforme électorale qui menace, selon l'opposition, l'Institut national électoral (INE) en charge d'organiser le prochain scrutin présidentiel prévu mi-2024. Définitivement approuvée mercredi, la réforme électorale réduit le budget et les emplois à l'INE que le président de la République, Andres Manuel Lopez Obrador, accuse d'avoir couvert des fraudes dans le passé et de coûter cher aux finances publiques. « Des éléments-clés (…) du système électoral mexicain qui a permis la rénovation pacifique et périodique des pouvoirs à travers le vote libre et secret peuvent courir le risque de se voir affectés », selon l'INE. L'INE et les partis de l'opposition ont annoncé un recours contre la réforme devant les juges de la Cour suprême. Le président mexicain, toujours populaire après plus de quatre ans de mandat, a annoncé une manifestation le 18 mars pour le 85e anniversaire de la nationalisation de la production et de l'exploitation du pétrole par son prédécesseur Lazaro Cardenas. Elu en 2018, M. Lopez Obrador quittera le pouvoir à l'issue de son mandat unique de six ans prévu par la Constitution. Son ministre des Affaires étrangères Marcelo Ebrard et surtout la maire de Mexico, Claudia Sheinbaum, tous deux du parti au pouvoir Morena, sont les favoris dans la course à la succession de M. Lopez Obrador d'après les enquêtes d'opinion. Une première manifestation de l'opposition contre la réforme avait rassemblé le 13 novembre dans les rues de Mexico des dizaines de milliers de personnes.