La Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) a exprimé son "étonnement" de ne pas être invitée à la réunion tenue, jeudi à Rabat, avec le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) et l'Association nationale des éditeurs et des Médias (ANME) en vue de signer une convention collective. « Nous sommes étonnés, au sein de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux, que le ministre chargé du département de la Communication ait invité unilatéralement une association d'éditeurs, à une réunion avec le Syndicat national de la presse marocaine, qui s'est déroulée au siège du ministère, sous sa supervision et celle de ses adjoints, en vue de signer une convention collective", indique la FMEJ dans un communiqué parvenu à la MAP. "Aucune invitation n'a été adressée à la Fédération, organisme historique et le plus représentatif des éditeurs de journaux marocains, d'autant plus que la Fédération a signé la convention collective en vigueur, a été présente dans les différentes consultations et débats en rapport avec la question, et a clairement exprimé sa disposition à signer tout accord visant à améliorer les conditions de travail dans les entreprises de presse", signale le communiqué. La FMEJ fustige le comportement du département de la Communication pour son "empiètement sur des prérogatives qui ne lui appartiennent pas en premier lieu", expliquant que « toute convention collective doit être conclue entre les représentants des salariés et ceux des entreprises, après négociations et accords menés en toute indépendance et liberté ». Pour la Fédération, "la représentation est définie par la loi, la logique et l'adhésion effective aux organismes, et non par les penchants du ministre et ses amitiés". "Le comportement du ministère vise clairement et directement la Fédération et tend à porter atteinte aux valeurs professionnelles suprêmes qu'elle représente au service de la société, la Patrie et les constantes", indique la FMEJ qui dénonce une « tentative de marginaliser les voix des différentes entreprises nationales et régionales que la Fédération représente » et dont le nombre s'élève à 310 environ. La FMEJ rappelle, dans ce cadre, qu'elle a déposé auprès du ministère de tutelle les listes et les dossiers de ces entreprises. "L'attitude du ministère renvoie à d'autres comportements soulevés par le passé qui renseignent sur un manque de sérieux dans le dialogue avec les instances professionnelles", ajoute la Fédération qui dit regretter une démarche "téméraire et irresponsable". "Le fait d'exclure la Fédération des discussions et des négociations puis signer toute convention collective dénote d'une méconnaissance de la loi, de l'obstination du ministère et de ses tentatives de vider le dialogue de tout le sérieux qu'il requiert", poursuit la FMEJ. La Fédération marocaine des éditeurs de journaux indique en outre qu'elle « n'est pas concernée par toute convention qu'elle n'a pas signée », tout en soulignant qu'elle est en faveur de l'amélioration de la situation matérielle des ressources humaines du secteur de la presse. Dans son communiqué, la FMEJ appelle "à ne pas hypothéquer les grandes attentes d'un secteur vital pour la démocratie à cause de calculs égoïstes étriqués".