Le navire humanitaire de l'ONG européenne « SOS Méditerranée », avec à son bord 230 migrants, dont 57 enfants, a accosté, vendredi, au port militaire de Toulon (sud de la France), ont annoncé les autorités françaises. « Les passagers ont commencé à débarquer », a confirmé le préfet du Var Evence Richard, lors d'une conférence de presse, après l'arrivée du navire. Après trois semaines d'errance à la recherche d'un port sûr, l'Ocean Viking est accueilli en France « à titre exceptionnel », a annoncé le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin, jeudi. Au total, 600 agents de l'Etat ont été mobilisés pour cette opération, parmi lesquels des pompiers et des membres forces de l'ordre pour la prise en charge sanitaire des passagers, ainsi que des associations pour assurer un soutien humanitaire aux passagers, selon les médias locaux. « Le débarquement commencera d'abord par les personnes présentant des vulnérabilités particulières établies par le médecin français, puis les femmes, les enfants et les familles », a indiqué à la presse Méryl Sotty, porte-parole de SOS Méditerranée. Lire aussi : Méditerranée: 159 migrants secourus par l'Ocean Viking Ces personnes seront placées dans une « zone d'attente » hors du port militaire, sur un centre situé sur la presqu'île de Giens sur la commune de Hyères, à l'ouest de Toulon. Le centre d'hébergement pourrait rester une vingtaine de jours. Les rescapés à bord de l'Ocean Viking dont 57 enfants « ne pourront pas sortir du centre administratif où on va les mettre et ne seront donc pas techniquement sur le sol français », avait indiqué M. Darmanin. A partir de vendredi, toutes ces personnes, qui viennent de différents pays feront l'objet d'un suivi sanitaire, puis de contrôles de sécurité des services de renseignement, avant d'être entendus par l'Office français de protection des réfugiés (Ofpra), qui attribue le statut de réfugié, selon les médias de l'Hexagone. Les personnes ne relevant pas du droit de séjour et d'asile feront l'objet d'une procédure d'éloignement sans délai, d'après le ministre de l'Intérieur. Pour sa part, SOS Méditerranée a dit éprouver un soulagement « teinté d'amertume ». « Les rescapés ont vécu un véritable calvaire », a indiqué à la presse la directrice de l'ONG, Sophie Beau. Quatre des 234 migrants que comptait le navire ont dû être évacués jeudi vers la Corse, dont trois pour raisons médicales. Depuis le début de l'année, 1.891 migrants ont disparu en Méditerranée, en tentant de rejoindre l'Europe, dont 1.337 en Méditerranée centrale, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).