L'ONG SOS Méditerranée a demandé aux autorités maritimes de la France, de l'Espagne et de la Grèce de faciliter la désignation d'un port sûr pour le débarquement des 234 rescapés bloqués à bord de son navire de sauvetage, l'Ocean Viking. L'ONG de secours en mer, basée à Marseille, redoute «un vent fort, de hautes vagues et une baisse de température d'ici la fin de la semaine», écrit-elle dans un communiqué publié sur son site internet, ajoutant que «les provisions commencent à manquer» à bord. "234 vies sont en danger. De nombreux rescapés présentent des signes de torture, de violence sexuelle et d'abus", note l'organisation humanitaire, ajoutant que "ces temps prolongés en mer ont de graves répercussions sur le bien-être physique et psychique des personnes à bord qui ont échappé de peu à la mort en mer. Et ils mettent en péril la sécurité de vies humaines en mer". Face à cette situation, l'ONG "demande instamment aux autorités maritimes françaises, espagnoles et grecques, ainsi qu'aux autres centres de coordination de sauvetage en mer les plus à même d'apporter leur assistance, de faciliter un débarquement immédiat dans un lieu sûr", déclare Nicola Stalla, coordinateur des opérations de recherche et de sauvetage de SOS Méditerranée à bord de l'Ocean Viking, cité dans le communiqué. Lire aussi : immigration illégale: Plus de 16.000 tunisiens arrivés en Italie depuis le début de l'année "Les rescapés doivent toucher terre sans plus tarder. Nous sommes face à une urgence absolue et toute journée d'attente supplémentaire pourrait avoir des conséquences fatales", relève-t-il. Cette demande intervient après que l'ONG n'a pas reçu de réponse de la part des autorités italiennes et maltaises sollicitées pour faciliter le débarquement des rescapés bloqués en mer depuis 13 jours sur l'Ocean Viking, indique-t-on. Entre le 22 et le 29 octobre, plusieurs navires humanitaires, l'Ocean Viking, le Humanity 1 et le Geo Barents, ont respectivement secouru 234, 179 et 572 femmes, enfants et hommes à bord d'embarcations impropres à la navigation, trouvées en détresse en Méditerranée centrale. Les sauvetages effectués par ces navires ont été menés dans les zones de recherche et de sauvetage libyenne et maltaise, relève-t-on. L'actuel blocage en mer de 985 personnes est "illégal et inhumain", note SOS Méditerrané qui "demande une fois de plus aux membres de l'Union européenne et aux Etats associés de respecter leurs obligations en mettant en place un mécanisme de débarquement prévisible afin d'alléger la pression sur les Etats côtiers européens".