Les Etats membres se sont livrés en août à une « surenchère » les uns contre les autres, contribuant à la flambée des prix du gaz, a souligné, mercredi, la présidente de la Commission européenne (CE), Ursula von der Leyen. « Nous avons retenu la leçon : en août, au plus fort de la saison de reconstitution des réserves de gaz, nous avons vu les Etats membres littéralement enchérir les uns contre les autres, et les prix flamber. Il ne fait aucun doute que nous pouvons agir plus intelligemment« , a affirmé l'Allemande lors de la session plénière du Parlement européen, à Strasbourg. La cheffe de l'Exécutif a ardemment défendu l'option des achats groupés et d'un plafonnement temporaire des prix. Mardi, dans son paquet de mesures d'urgence présenté en vue du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, jeudi et vendredi à Bruxelles, la Commission revient sur l'idée d'organiser l'achat en commun de gaz au niveau de l'UE: au moins 15% des volumes nécessaires pour remplir les installations de stockage devraient obligatoirement faire l'objet de commandes groupées, et les entreprises concernées pourront également créer un « consortium d'achat de gaz« . Lire aussi : Allemagne : Les réserves de gaz remplies à plus de 95% S'agissant du plafonnement des prix du gaz, l'exécutif avait bien proposé dès le 8 mars cette option, mais les Etats membres, dont plusieurs craignaient d'être écartés par les fournisseurs en cas de prix plafonnés, n'étaient pas assez nombreux à soutenir cette option. Selon la Commission, les conditions sont suffisamment mûres pour y revenir : elle propose de créer d'ici le printemps prochain un nouveau référentiel de prix spécifique pour le gaz naturel liquéfié (GNL), car l'actuel – le TTF – se fonde sur le gaz acheminé par gazoduc. En attendant, à titre de solution provisoire, elle demande aux Etats membres de pouvoir plafonner les prix déterminés via le TTF à travers un « mécanisme de correction du marché« . Le paquet de mesures d'urgence prévoit aussi un partage du gaz au profit des Etats les plus vulnérables, car dans un marché unique où les chaînes d'approvisionnement sont très intégrées, « toute perturbation dans un Etat membre aura un impact considérable sur l'ensemble des Etats membres », a relevé Ursula von der Leyen. « Depuis cinq ans déjà, la législation de l'Union impose aux Etats membres de conclure des accords de solidarité. Or, jusqu'à présent, sur les 40 accords possibles, six seulement ont été conclus (NDLR: Allemagne-Danemark, Allemagne-Autriche, Estonie-Lettonie, Lituanie-Lettonie, Italie-Slovénie, Finlande-Estonie). C'est tout simplement insuffisant« , a-t-elle estimé. A partir de là, la Commission a proposé des règles ''par défaut'', qui s'imposeront aux Etats membres tant qu'ils n'auront pas conclu de tels accords.