Les réserves de gaz dans l'Union européenne sont déjà remplies à 41% de leurs capacités en vue de la prochaine saison hivernale, soit 5 points de pourcentage de plus que l'an dernier à la même époque, a assuré mardi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. L'Europe avance déjà dans sa recherche de pistes alternatives d'approvisionnement en gaz, a indiqué la Cheffe de l'Exécutif lors d'une conférence de presse, au terme d'un sommet européen à Bruxelles, qui abordait la question énergétique au regard de la guerre en Ukraine. Les fournitures de gaz naturel liquéfié (LNG) provenant d'autres parties du monde que la Russie ont doublé au 1er trimestre de cette année par rapport à l'an dernier, a-t-elle relevé. Les mesures européennes interviennent dans un contexte de coupures d'approvisionnement déjà décidées par la Russie contre cinq Etats membres de l'Union (Finlande, Bulgarie, Pologne, ainsi que Pays-Bas et Danemark pour certains acheteurs). Au-delà d'assurer la sécurité d'approvisionnement du continent, l'UE souhaite parallèlement éviter une nouvelle flambée des prix du gaz. Entre autres conclusions du Sommet européen, les chefs d'Etat et de gouvernement ont chargé la Commission d'examiner des moyens d'infléchir les prix de l'énergie (du gaz notamment), y compris « la faisabilité de l'introduction de plafonnements temporaires des prix à l'importation, là où ce serait approprié ». Mais à ce stade, des Etats membres comme l'Allemagne et les Pays-Bas sont réticents à l'idée d'utiliser un tel mécanisme. Lundi soir, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE se sont accordés sur une interdiction des importations de pétrole russe dans l'UE qui couvrirait plus de deux tiers de celles-ci, avec une exception temporaire pour le brut fourni par oléoduc. L'embargo portera dans un premier temps sur le pétrole acheminé par bateau, ce qui représente deux tiers des importations européennes de brut russe. Les pays qui, comme la Belgique ou les Pays-Bas, craignaient pour leurs grands ports une concurrence déloyale de l'Allemagne, qui reçoit elle aussi du pétrole russe par la branche nord de l'oléoduc Droujba, ont obtenu de Berlin et de Varsovie une confirmation écrite qu'elles renonceraient à ce brut avant la fin de l'année. Ce qui porterait à près de 90% l'embargo effectif à cette échéance.