« Les ambassades de la Françafrique : l'héritage colonial de la diplomatie française », c'est l'ouvrage signé par le journaliste français, Michaël Pauron, dans lequel, il caricature la diplomatique française comme étant « un logiciel diplomatique dépassé ». Sur un plan plus large, le journaliste alerte sur la nécessité du changement de paradigme de la diplomatie française. Et sur un plan global, il estime que toute diplomatie doit prendre conscience que la diplomatie militaire a pris le pas sur la diplomatie classique. « Puis celle économique qui a pris le pas aussi sur la politique. » Depuis quelques années, la diplomatie des pays occidentaux arrive dans une situation de saturation du fait de l'application en continue de vieilles méthodes de relations internationales, qui sont aujourd'hui obsolètes et nécessitent un profond changement de paradigme. Dans ce contexte géopolitique où la diplomatie française est en perte de vitesse, notamment sur le continent africain, Michaël Pauron, évoquant son ouvrage dans une interview sur RFI (Radio France Internationale), alerte que la veille marmite du Quai d'Orsay, a perdu le goût d'antan et qu'il faille la changer au risque de perdre son influence. Les cartes géopolitiques ont bien changé. Dans son ouvrage, l'auteur prend l'exemple de la situation du Mali où la diplomatie française a complètement échoué à cause de beaucoup de facteurs dans sa volonté de perpétuer la politique coloniale. Pour Pauron « les diplomates français venaient d'une certaine élite, avaient un certain profil, et probablement une certaine vision du continent africain qui est sans doute liée à l'histoire de la France avec ses anciennes colonies. », a-t-il rappelé au micro de RFI. D'ailleurs, c'est ce comportement colonialiste qui s'est répandu jusqu' au niveau des consulats où pour les besoins de visas, les demandeurs sont obligés de faire un véritable parcours de combattants et au finish, si la demande n'est pas accordée, tout moyen de recours est impossible, car les services des visas sont privatisés, ce qui ajoute un autre problème à la gestion des visas dont plusieurs organisations africaines fustigent. Mieux, ces dernières commencent à se soulever pour réclamer un plus grand respect, mais aussi le remboursement des frais de visa pour services non effectués. Pauron ajoute que « beaucoup de plaintes sont recensées sur les coûts, puisque ces entreprises facturent leurs services, et cette facturation est allée directement peser sur la bourse des Africains. » Sur la concurrence avec les autres pays européens, américains ou asiatique sur le continent africains, l'auteur de « Les ambassades de la Françafrique : l'héritage colonial de la diplomatie française », confirme que « Oui, effectivement » en prenant exemple sur le Sahel, où petit à petit avec les crises successives au Mali etc. Sur l'évolution de diplomatie et compte tenu des enjeux géopolitiques, Michaël Pauron fait remarquer que « la diplomatie militaire a pris le pas sur la diplomatie classique ». Et dans l'autre sens, il affirme que « la diplomatie économique a aussi pris le pas aussi sur la diplomatie politique ». Citant des sources nichées dans l'appareil diplomatique français, il rapporte que beaucoup d'acteurs du sérail lui ont confirmé que « la diplomatie économique est aujourd'hui plus importante que la diplomatie politique. »