Les ministres de l'énergie de l'Union européenne sont parvenus, vendredi matin lors d'une réunion extraordinaire à Bruxelles, à un accord politique sur des mesures visant à atténuer l'impact de la crise énergétique sur les factures des particuliers et des entreprises. Les 27 se sont mis d'accord, entre autres, sur une proposition visant à freiner la demande sur l'électricité, a annoncé la présidence tchèque de l'UE sur Twitter. Les Etats membres devraient ainsi économiser cinq pour cent de leur consommation d'électricité pendant les heures de pointe au cours de cet hiver. Ils devraient en outre viser une réduction globale de 10 % de la consommation mensuelle sur une base volontaire. L'unanimité a été trouvée également sur un cadre juridique visant à écrémer les bénéfices excédentaires supérieurs à 180 euros par mégawattheure des entreprises produisant de l'électricité à faible coût, telles que les centrales nucléaires et les producteurs d'énergie renouvelable. Lire aussi : Les énergies solaires et éoliennes de Guelmim-Oued Noun vont éclairer le Royaume-Uni Conformément à la proposition de la Commission européenne, les ministres demandent également une contribution de solidarité de la part des compagnies de gaz, de pétrole et de charbon. L'Exécutif estime que ces mesures devraient permettre de lever jusqu'à 140 milliards d'euros. Cet argent peut être utilisé par les Etats membres pour soutenir les familles et les entreprises. Toutefois, la discussion continue sur l'épineuse question du plafonnement du prix du gaz. La Commission européenne a publié jeudi une note informelle sur les pistes qu'elle envisage pour garantir des prix de l'énergie plus bas cet hiver. Elle y maintient ses réticences contre un plafonnement généralisé des prix du gaz tel que réclamé par 15 pays de l'Union, et continue de plaider pour un plafonnement du prix du seul gaz russe. Mais elle se dit aussi « prête à discuter » d'une autre option, qui serait de plafonner temporairement le prix du gaz utilisé pour la production d'électricité, afin de faire baisser le prix de l'électricité même, à l'instar de ce que font depuis la mi-juin l'Espagne et le Portugal (sur base d'une dérogation accordée par l'exécutif européen lui-même). Le niveau de ce plafonnement serait fixé de manière à ne pas induire une augmentation de la consommation globale de gaz.