Dans un contexte mondial marqué par la succession de deux chocs, la crise pandémique et le conflit russo-ukrainien, l'incertitude et les risques ne cessent d'augmenter. Dans son rapport sur le Budget Economique Exploratoire (BEE) 2023, le Haut-Commissaire au Plan (HCP) soutient que cette situation a perturbé la production et la consommation, entraînant ainsi une hausse importante des prix des produits de base. Les prévisions économiques pour l'année 2023 tiennent compte d'une croissance mondiale modérée induisant un ralentissement prévisible de la demande mondiale adressée au Maroc et du maintien des niveaux élevés des prix des matières premières au niveau mondial. Ces projections se basent également sur un scénario d'une production céréalière moyenne et prennent en considération, la reconduction de la politique budgétaire mise en vigueur durant l'année 2022. Ces perspectives restent toutefois marquées par un niveau élevé d'incertitudes et des risques baissiers liés notamment à l'évolution de la situation géopolitique et les effets qui en découlent en particulier les perturbations des chaînes d'approvisionnement et la pénurie des produits de base. → Lire aussi : L'inflation pourrait « attiser les tensions sociales », prévient le FMI Sur la base de toutes ces hypothèses, le secteur primaire devrait afficher une valeur ajoutée en hausse de 11,8%, conforté par le raffermissement des cultures hors céréales et de l'activité de l'élevage durant la campagne 2022/2023. Cependant, les activités non agricoles devraient enregistrer une valeur ajoutée en décélération à près de 2,9% en 2023 au lieu de 3,5% en 2022. Le secteur secondaire devrait afficher une croissance de 3,5% en 2023, qui s'explique par une amélioration prévisible des industries de transformation et celle du secteur minier, en relation notamment avec le redressement attendu de la demande adressée au phosphate et de ses dérivés. Le secteur du bâtiment devrait continuer de pâtir des effets négatifs de la hausse de l'inflation des produits de construction. Le secteur tertiaire devrait, de son côté, connaître une croissance modérée de 2,5% en 2023 au lieu de 4,5% attendue en 2022, attribuable notamment au ralentissement prévu des services marchands de 2,1% après 4,5% prévu pour l'année en cours et de 4,1% des services non marchands en 2023. Compte tenu d'une évolution des impôts et taxes sur les produits nets de subventions de 1,5%, le Produit Intérieur Brut devrait enregistrer un taux de croissance de l'ordre de 3,7% en 2023 après un ralentissement de 1,3% prévu en 2022. En termes nominal, le produit intérieur brut devrait enregistrer une progression de 4,5%. Cette évolution fait ressortir une hausse de l'inflation, mesurée par l'indice implicite du PIB, de 0,8 % au lieu de 4,9 % en 2022.