Le Forum africain des investisseurs souverains (Africa Sovereign Investors Forum – ASIF), dont les travaux se sont ouverts lundi à Rabat à l'initiative de Ithmar Capital, vise à dynamiser l'investissement en Afrique. Ce Forum, dont la cérémonie d'ouverture a été marquée par un Message Royal adressé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI aux participants, et dont lecture a été donnée par le ministre délégué auprès du ministre de l'Economie et des Finances, chargé du Budget, Faouzi Lekjaa, constitue une occasion pour les dirigeants, les hauts responsables de fonds souverains, ainsi que les représentants des Etats et du secteur privé de divers pays d'Afrique et d'ailleurs, d'échanger sur les opportunités qu'offrent l'Afrique. Les enjeux de sécurité alimentaire, sanitaire et énergétique ne sont pas nouveaux en Afrique. Leur impact, en revanche, est aujourd'hui accentué par les récentes crises sanitaires, la succession des épisodes climatiques, les tensions stratégiques en Europe, ainsi que les perturbations du commerce mondial et des chaines d'approvisionnement. La mobilisation de l'Afrique dans ces secteurs vitaux revêt actuellement un enjeu stratégique de souveraineté, de stabilité et de croissance. Elle fait, toutefois, face à des besoins d'investissement majeurs, dans un contexte d'endettement public pesant et d'enjeux de relance économique post-pandémie, d'une part, et de raréfaction et de compétition sur les ressources financières, d'autre part. → Lire aussi : SM le Roi adresse un message aux participants à la Conférence de lancement du ASIF De ce fait, la dette souveraine continue de menacer la reprise économique. Selon le récent rapport de la Banque africaine de développement (BAD) intitulé « perspectives économiques en Afrique 2022 », le ration dette/PIB de l'Afrique devrait se stabiliser autour de 70% en 2021 et 2022, toujours supérieur aux niveaux pré-pandémie. Les besoins de financement supplémentaires pour accompagner la reprise sont également estimés à environ 432 milliards de dollars pour la période 2020-2022, soit une moyenne annuelle de 144 milliards de dollars. Par ailleurs, dans son rapport de 2018, axé autour des infrastructures et leur financement, la BAD évaluait entre 600 et 700 milliards de dollars par an le coût du financement des besoins en développement du continent, dont 130 à 170 milliards de dollars destinés à l'infrastructure. L'ampleur de ces éléments entrave le financement de projets structurants et stratégiques majeurs, dans des secteurs prioritaires en Afrique, de ce fait, l'effet de levier sur le capital privé est une nécessité. C'est dans ce sens qu'une dizaine de fonds souverains se sont réunis, à l'initiative d'Ithmar Capital pour la création de l'ASIF qui fédère ses membres autour des défis que le continent doit relever. ASIF a pour principaux objectifs la préparation de projets et de plateformes d'investissement afin de mobiliser les capitaux privés et internationaux, pour la croissance du continent ainsi que la mutualisation des efforts et le partage des savoirs faire.