La FMEJ pointe la menace de l'arrêté ministériel pour la presse régionale    Alerte météo : Chutes de neige et vague de froid au Maroc    Le navire de guerre indien Tushil accoste au port de Casablanca pour renforcer la coopération bilatérale et navale avec le Maroc    Sénégal : Démantèlement d'un site clandestin d'orpaillage    Port de Laâyoune: Les débarquements de la pêche en trend baissier à fin novembre    Marrakech : lancement des préparatifs pour l'aménagement de la place du 16 novembre et la construction du premier parking souterrain collectif de la ville    Hackathon Smart Région: Une initiative pour l'innovation territoriale à Fès-Meknès    Tanger: Le Conseil du groupement régional des collectivités territoriales pour la distribution tient une session extraordinaire    Véhicules d'occasion : Autocaz débarque dans cinq nouvelles villes    Donald Trump demande à la Cour suprême de suspendre la loi interdisant TikTok    Perturbations continues à l'aéroport de Tours : un vol en provenance de Marrakech dérouté vers Clermont-Ferrand    Yémen: L'Onu prévient d'une détérioration de la situation humanitaire en 2025    Une frégate indienne à Casablanca pour renforcer les relations avec la Marine Royale    Basket. DEX (h) / J10 : le MTB vainqueur de l'ASE en ouverture    UA: En 2024, le Maroc a poursuivi son action en faveur de la paix et de la sécurité en Afrique    Trois ans et demi de prison pour Mohamed Ouzal, ancien président du Raja, dans une affaire de malversation    Les Etats-Unis envisagent de prolonger l'accord sur les biens culturels avec le Maroc    L'Humeur : Il n'y a qu'un seul Dieu    Royaume-Uni : Le trafic aérien perturbé par le brouillard    Le renforcement de la coopération économique et financière au centre d'entretiens maroco-mauritaniens    Internet : Trois décennies d'un Maroc connecté [INTEGRAL]    Revue de presse de ce samedi 28 décembre 2024    Botola DII. J11 / MCO-USMO, en affiche cet après midi !    Le marché monétaire maintient son équilibre du 20 au 26 décembre    Botola D1. J16 / WAC-MAS en affiche ce soir    Code de la famille: Test de paternité, majorité pour le mariage... certaines dispositions font débat    Immigration clandestine : 10.400 morts ou disparus en 2024    SMIG et SMAG. Des augmentations actées pour 2025    Football. Bouchra Karboubi, la fierté de l'arbitrage marocain    Alerte météo : La tempête amènera jusqu'à 40 cm de neige dans certaines régions    À Rabat, cinq conducteurs interpellés pour mise en péril de la sécurité routière    Carlos Justiniani Ugarte: "La transformation numérique est une opportunité unique pour élargir l'accès aux diagnostics"    Diplomatie sélective : Quand l'Algérie perd l'équilibre    Service militaire : Le 39ème contingent des appelés prête serment à l'issue de la formation de base    Nostalgie : Les quatre incontournables des fêtes de fin d'année au Maroc    Activités liées au cannabis: Aucune infraction enregistrée en 2024 en matière de non-conformité    Syrie : Interpellation d'un ancien responsable sous le régime déchu de Bachar al-Assad    Al Shabab : Abderrazak Hamdallah buteur face à Al Kuwait    Corée : le président par intérim à son tour destitué par les députés    Football : le New York Times sacre le Maroc superpuissance du ballon rond    Cyclone Chido. Le Mozambique est dévasté    Afrique du Sud. Plus 17.000 kidnapping en un an    Attiat-Allah mène Al Ahly à la victoire face à Al Masry avec un doublé    «La Perle Noire» : Ayoub Qanir signe un nouveau long-métrage captivant    Les Années de la Culture Qatar-Maroc 2024 : Célébration d'une année d'échanges culturels sans précédent    ICESCO : Lancement de "Montre-moi ton sourire", une bande dessinée pour lutter contre le harcèlement scolaire    Des initiatives renouvelées au service du rayonnement culturel du Royaume    Maroc : Le poète Mohamed Aniba Al Hamri tire sa révérence    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Avortement : le PPS relance le débat
Publié dans Maroc Diplomatique le 10 - 06 - 2022

La nouvelle proposition de loi soumise au Parlement par le groupe du PPS vient relancer le débat sur un sujet des plus polémiques. Le texte a été déposé et accepté, le 30 mai 2022. S'il est adopté, il permettrait non pas seulement de développer la législature nationale sur l'avortement, mais de renforcer les droits à la santé et à l'intégrité physique des femmes. Le chemin est long, mais il est temps de reprendre les efforts interrompus en 2015, annonce Touria Skalli, une des membres du bureau politique du parti, ayant élaboré le texte.
En mai 2015, une Commission royale, composée du Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH) et du Conseil supérieur des Oulémas, a remis au Roi Mohammed VI son rapport sur l'interruption volontaire de grossesse. Dans ses conclusions, la commission avait noté que l'avortement n'est dûment légal que dans trois cas seulement : «Lorsque la grossesse constitue un danger pour la vie et la santé de la mère», en cas de «graves malformations et de maladies incurables que le fœtus pourrait contracter» et enfin lorsque «la grossesse résulte d'un viol ou d'inceste».
L'avis rendu plus tard par le Conseil des Oulémas est venu en défaveur de tout amendement des dispositions du code pénal relatives à l'avortement, soulignant que ces dispositions, prévues dans le Chapitre VIII, section I, de l'article 449 à l'article 458 «ne connaîtront aucune modification sauf ce qu'exige l'intérêt et permet l'Ijtihad». Cette initiative révolutionnaire se tut ainsi. Une réforme législative fut ainsi peut-être oubliée par les politiques et parlementaires, mais la question de l'avortement a continué et continue de préoccuper les associations de défense des droits des femmes et des droits humains. Aujourd'hui, ce sont les députés du parti du Progrès et du Socialisme (PPS) qui ont pris sur eux de ramener la question à l'hémicycle.
La nouvelle Proposition de loi apporte un nombre d'amendements visant à « protéger la femme enceinte, et à travers elle, la famille, tout en la mettant au centre du cadre législatif régissant la santé »,comme peut-on lire dans le préambule de ce texte. Les dispositions proposées dans le cadre du texte ont ainsi été élaborées « en cohérence totale avec les transformations scientifiques que connait le domaine de la santé, les attentes des professionnels et des mouvements qui luttent et s'engagent aux causes qui sont justes et équitables », ajoute le préambule.
Dans le détail, le texte propose d'élargir l'autorisation de l'interruption volontaire de la grossesse pour inclure quatre cas. Il s'agit notamment des cas où la vie de la mère serait en danger, des cas de grossesse à risque, des cas d'inceste, ainsi que pour les mineures. « Ce sont les 4 catégories où on appelle à ce que la loi autorise et encadre un avortement sécurisé, médicalisé, public et transparent pour tous et encadré par la loi », explique Touria Skalli, parlementaire, membre du bureau politique du PPS et membre du groupe ayant élaboré la Proposition de loi.
→ Lire aussi : Avortement clandestin : arrestation d'un médecin et six individus
Outre l'inclusion de nouvelles catégories, ledit texte vise à apporter une autre modification fondamentale : une définition claire et précise de la notion « santé ». Il s'agit de parler de la santé de la femme « dans un sens plus défini, mais aussi plus ouvert » qui inclut d'autres critères et aspects, explique Skalli, reprochant au texte actuel le fait que « même si le mot santé était mentionné, sa définition n'était pas claire ».
Sortir l'avortement du domaine pénal
Comme l'indique le préambule, les dispositions de ce texte s'inscrivent dans une logique qui dépasse « la vision restreinte » du Chapitre VIII du Code pénal. Le grand enjeu c'est qu' « on puisse changer l'approche de la question. Au lieu que ça reste une question relevant du code pénal avec le chapitre qui parle des atteintes aux mœurs et à la famille, il faut qu'elle relève désormais d'une loi de santé, parce que c'est la santé des femmes qui est en jeu et la santé des enfants aussi », défend la femme politique.
La Proposition de loi présentée par les députés du PPS relance le débat public sur ce sujet où s'entremêlent considérations religieuses, tabou et interdiction légale. Pour Skalli, ce qui est fondamental c'est de relancer le débat qui a été suspendu depuis des années. « Ce qui était interrompu en 2015 doit reprendre un cours plus actif plus efficace », réclame-t-elle de vive voix.
« Le fait que cette proposition soit à nouveau acceptée par le parlement et qu'elle sera présentée devant une commission, c'est ce qui importe le plus pour nous. Qu'elle soit discutée, débattue, critiquée, amendée ... l'important c'est que le débat soit posé et qu'ensuite une loi soit adoptée. Une loi qui soit juste le fruit d'un accord consensuel sur la question », ajoute-t-elle.
→Lire aussi : USA: Droit à l'avortement, la discorde perdure
Si la mission législative est de nature critique et difficile à aboutir, la nature du sujet en question actuellement ne facilite certainement pas les choses. Tout de même, la parlementaire et ses camarades reste optimiste. « Tout comme d'autres lois très positives qui ont été mises en place les dernières années et qui portaient par exemple sur le don d'organes, sur l'utilisation du sang humain et des cellules humaines, ou encore sur la procréation médicalement assistée, cette proposition de loi porte aussi sur une question de santé. Et donc, il faut la sortir du volet tabou », souligne-t-elle.
Misant sur le débat pour faire progresser la situation actuelle, « il faut se battre pour mettre en place une loi qui régit les cas et facilite l'accès aux femmes à un avortement sécurisé », conclut Touria Skalli.
A savoir qu'à l'échelle mondiale, les avortements non sécurisés représentent 4,7 à 13,2 % de tous les décès maternels, selon l'OMS, et que les pays en voie de développement sont les plus touchés, ce débat national qu'entame le PPS prend tout son sens. Loin de toutes les considérations, l'objectif qui pourrait réunir l'ensemble des acteurs politiques, sociaux et de la société civile serait celui de mettre en place une loi qui encadre l'accès aux avortements sécurisés tenant compte de la santé et l'intégrité physique et psychique des femmes.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.