Le journaliste algérien et militant des droits de l'Homme, Hassan Bouras, a été placé sous mandat de dépôt par un juge instructeur du tribunal de Sidi M'hamed (Alger) pour « appartenance à une organisation terroriste ». Selon Me Abdelghani Badi, membre du collectif de défense, Hassan Bouras est poursuivi par un total de 8 accusations dont cinq criminelles. Il s'agit, selon Me Badi, d' »appartenance à une organisation terroriste », « appartenance à une organisation terroriste et subversive », « apologie du terrorisme », « complot contre la sécurité de l'Etat afin de changer le système de gouvernance », « utilisation des moyens techniques et médiatiques pour enrôler des individus contre l'autorité de l'Etat ». En plus des accusations criminelles, la même source relève que le journaliste algérien est poursuivi pour les délits d' »atteinte à l'unité nationale », « outrage à corps constitué » et « diffusion de fausses informations ». Hassan Bouras avait été arrêté le 6 septembre après une perquisition à son domicile à la wilaya d'El Bayadh (Ouest). Il a été maintenu en garde à vue avant d'être transféré dimanche à Alger où il a été présenté devant le tribunal de Sidi M'hamed. D'après des organisations de défense des droits humains, le nombre des détenus politiques en Algérie a dépassé la barre de 260. Citées par les médias locaux, les mêmes sources ont relevé que jusqu'au 18 juin, l'Algérie compte au moins de 262 détenus politiques, précisant que rien que ces militants et activistes pacifiques ont été incarcérés arbitrairement pour leurs opinions ou leur participation à des activités politiques totalement pacifiques, mais hostiles au régime algérien. Beaucoup de ces personnes sont poursuivies devant les tribunaux pour divers délits politiques et certains demeurent encore sous contrôle judiciaire. Ces activistes et militants du Hirak, de collectifs citoyens ou de mouvements politiques qui lui sont proches ont été incarcérés à la suite de procès arbitraires et expéditifs. D'après le comité national pour la Libération des détenus (CNLD), la justice algérienne a inculpé ces détenus d'opinion et prisonniers politiques de divers graves délits comme le classique « atteinte à l'unité nationale » ou la traditionnelle appartenance à « une organisation étrangère complotant contre l'autorité de l'Etat ». Le CNLD a fait savoir que les griefs retenus contre les prévenus, selon les dossiers, concernent également « attroupement non armé », « rébellion », « trouble à l'ordre public » et « violation des dispositions sanitaires relatives à la Covid-19 », ainsi que « diffusion de publications pouvant porter atteinte à l'intérêt national ». Dans des récentes déclarations à la presse, le vice-président de la Ligue algérienne des droits de l'Homme (Laddh) a dénoncé la « feuille de route du tout sécuritaire », adoptée par le régime algérien, exprimant ses inquiétudes quant à la situation des droits de l'Homme et la recrudescence des arrestations d'activistes du Hirak.