Par Hassan ALAOUI Voici donc deux organes de presse relevant de ce qu'on appelle en France la gauche « révolutionnaire ». « L'Humanité » est le quotidien du Parti communiste français, fondé en 1904 par Jean Jaurès et Mediapart, le site électronique fondé par Edwy Plenel, après son départ du « Monde », d'obédience trotskyste, dit-on. Dans une collusion à première vue inhabituelle, les deux journaux ont décidé, opportunisme oblige, de publier en commun un prétendu dossier sur les violations des libertés et des droits de l'Homme. Ils ont choisi la date de l'ouverture du procès de Omar Radi, présumé coupable de viol et de harcèlement sexuel contre Hafsa Boutahar pour lancer un assaut concerté contre le Royaume du Maroc ! Deux remarques s'imposent d'emblée face à cette surenchère malvenue : la première concerne une alliance objective contre le diable de deux partenaires que tout opposait par le passé. Autrement dit le stalinisme de l'un et le trotskisme de l'autre. La vocation de ce dernier a été, pendant de longues décennies, non seulement de dénoncer et de combattre le stalinisme du PCF, mais de se refuser à collaborer avec lui. Qu'à cela ne tienne ! L'opportunisme aidant, les deux titres ont décidé d'enterrer la hache de guerre idéologique et principielle pour mener un combat de vieille garde contre le Maroc. Une sorte de guerre néocoloniale dont l'enjeu, à vrai dire, n'est pas la défense des droits de l'Homme, encore moins les libertés sexuelles, mais la déstabilisation du Maroc et, surtout, la manipulation du dossier de Omar Radi à cette fin. Ce dernier est au cœur de deux affaires pénales graves et la justice reste mobilisée, la loi brandie sur son frontispice, pour instruire le dossier et la plaignante violée et de l'implication présumée de Omar Radi dans l'affaire d'Amnesty international. Il convient de souligner que les deux affaires sont fondamentalement séparées, quand bien même elles relèveraient du même code de procédure pénale. La mise en examen d'un seul et même personnage, en revanche, nous dit plutôt la gravité de la double forfaiture et de l'instrumentalisation faite par Mediapart et L'Humanité, interagissant dans une duplicité qui nous laisse pantois ! Comment des jeunes de gauche se prévalent de défendre les droits de l'Homme et surtout la cause de la femme peuvent-ils à ce point tenter de nous fourvoyer et prendre le parti d'un violeur contre une jeune femme qui n'a rien pour elle pour se défendre – ni ONG, ni journaux, ni lobbies – que sa dignité violée ? On tombe à la renverse quand on apprend et découvre que les responsables de Mediapart et de L'Humanité, d'un même tenant et sans vergogne, ont tenté de soudoyer Hafsa Boutahar – d'abord par les mots – pour l'inciter à « parler », autrement dit à renier tout ce qu'elle a engagé comme procédure contre son violeur et à se renier elle-même ! Contactée respectivement par la vestale stalinienne Rosa Moussaoui qui est à la presse ce qu'une sentine est à notre déontologie, c'est-à-dire l'exercice nauséabond, et Rachida Azzouzi qui croit avoir déjà brûlé son blé en herbe et se présente comme spécialiste du Maroc – son propre pays – en fondant ses « papelards » sur une seule source et ne prend jamais de recouper les informations, Hafsa Boutahar a publié l'échange de messages entre elle et les deux folliculaires qui ont inscrit sur leur fronton la haine du Maroc avant la vérité et l'éthique. Ces tweets sont édifiants : « Chère Hafsa, écrit Rachida Azzouzi, je suis journaliste, je travaille avec l'une de mes consœurs, Rosa Moussaoui ( L'Humanité) sur l'affaire Omar Radi. Nous travaillons pour des publications connues pour faire entendre la voix des femmes victimes de violences sexuelles quels qu'en soient les auteurs et nous sommes surprises que votre voix ne soit pas entendue dans la presse française. Il est important que vous parliez pour que de tels faits ne puissent se reproduire, pour en finir avec la culture du viol et de l'impunité des auteurs ! Nous cherchons à vous joindre »… Tout est dit dans ce concentré de mots et ce phrasé contradictoire : de la persuasion musclée, un jeu d'arguments fallacieux qui parlent de mettre fin aux forfaits des violeurs alors que le premier d'entre eux concernés ici est bel et bien le tristement célèbre Omar Radi dont le portrait est étalé à longueur de manchettes au détriment de sa consœur…Hafsa ! Rachida Azzouzi, un brin machiavélique, ne s'est pas fait faute de vouloir défendre la voix des femmes, ni de renverser les rôles en n'invoquant que les violeurs mais jamais le violeur, celui qui abusait de sa victime dans les bureaux, l'humiliant tout en se faisant passer par le héraut de la révolution ! C'est peu dire qu'il est question d'un redoutable guet-apens comme en savent le tendre les apprentis-sorciers du journalisme sans scrupules, affublés d'investigateurs vite reconvertis en délateurs ! Hafsa n'est pas tombée dans le piège et a vite saisi la dimension réelle de son interpellation par deux prétendues Rouletabille encore en manque de haine envers le Maroc et en mission commanditée. « Mediapart, écrit-elle encore sur Twitter, a essayé de me tromper et a mené des pratiques non-éthiques et non professionnelles . Ils ont essayé de me faire croire qu'ils me soutiendraient dans mon cas et qu'ils soutiendraient les victimes du viol, juste pour que je réponde à leurs questions »… Seule sa perspicacité a pu sauver Hafsa du piège tendu par les « émissaires » déguisées de Mediapart. Elle ajoute : « Cependant, ils ont montré l'étendue de leur exploitation des victimes de viol dans des affaires politiques cachées. Imaginez si mon prénom était Jacqueline. Les institutions françaises me traiteront-elles de la même manière ? » Cela sonne comme un cri de cœur et nous révèle le cynisme de deux pseudo journalistes moribonds qui, par leur méthode , nous rappellent la Catherine Graciet et son alter-égo dans le chantage, la vieille ganache Eric Laurent . On attire néanmoins la précieuse attention de Mme Rachida Azzouzi, qu'en matière de journalisme, il n'est pas trente-six manières de l'exercer, mais une seule : la rigueur professionnelle et le recoupement ! On ne se fie pas uniquement et constamment à une seule ou une même source ! Il y a l'endroit, séduisant par sa détresse même aux yeux de folliculaires comme nos « consœurs » qui, abordant un reportage ou une enquête, y partent avec une description précuite dans leur tête, prenant juste soin de plier la réalité à leur propre grille et nous fourguer leur prétendue réalité des choses, nous fourvoyant, nous éloignant de la vérité relative. Or, il y a aussi l'envers dont on soupçonne à peine l'existence ! C'est ce que l'on suppose, ce que l'on ne voit sans doute pas, mais que l'on imagine ne serait-ce que parce que le monde n'est ni noir, ni blanc et qu'il y la nuance du gris et autres tons. Au Maroc, je le dis à la décharge des deux militantes de Mediapart et de l'Humanité, égarées dans leur mépris, le soleil se lève et la lumière brille, et tout n'est pas noir ! A la dernière édition du Festival des gnawas d'Essaouira, Edwy Plenel qui en était l'invité d'honneur, a fait une déclaration dont la portée n'a laissé personne indiffèrent : « Le Maroc, a-t-il affirmé, rentre dans le champ de la lumière » ! Même sibyllin, le propos invitait à une sorte d'enchantement. Dans l'un de ses récents livres, le même Edwy Plenel se fait fort de dire : « Le journalisme dont nous nous réclamons s'inscrit dans une longue tradition. Son ambition est de fournir des informations d'intérêt public qui nous sont nécessaires afin de rester libres et autonomes, maîtres et acteurs de nos destins, individuel et collectif. Sa première obligation est à l'égard de la vérité, sa première loyauté envers les citoyens, sa première discipline la VERIFICATION … » Jusqu'ici, les informatrices déguisées en journalistes que sont Rosa Moussaoui et Rachida Azzouzi n'ont fait que violer le principe sacro -saint de l'exigence d'impartialité qui est la religion de notre métier !