Au moment où plusieurs affaires judiciaires seront traitées ce mois au Maroc, Edwy Plenel, William Bourdon, Rosa Moussaoui, et Maâti Monjib organisent une conférence-débat en France, le 16 décembre, non pas sur, mais pour la liberté de la presse au Maroc. C'est deuxième le événement organisé après le premier une soirée tenue par l'Humanité le 25 octobre à la bourse du travail de Paris. Ecrans de fumée. Vérité au‐deçà des Pyrénées, erreur au‐delà. Le Maroc, cité dans l'affaire Pegasus, a multiplié les attaques judiciaires en France contre les médias ayant colporté des assertions non vérifiées sur cette affaire, notamment via des procédures en diffamation dont la recevabilité sera peut-être confirmée par tribunal de Paris le 6 décembre. Après Forbidden Stories, Le Monde, Radio France, Mediapart et Amnesty International, le quotidien L'Humanité a été à son tour trainée en justice. En somme, Rabat a engagé six citations directes en diffamation, deux d'entre elles visent le quotidien Le Monde, une troisième poursuit Mediapart et son patron Edwy Plenel, et une quatrième attaque Radio France. Alors que le procès en appel de Soulaiman Raissouni, condamné en première instance à cinq ans de prison pour «agression sexuelle», et celui d'Omar Radi, qui purge une peine de six ans dans une double affaire d'«espionnage» et de «viol», sont encore instruits par la justice, force est de constater qu'une savante orchestration a été lancée pour faire diversion. Edwy Plenel, William Bourdon, Rosa Moussaoui, et Maâti Monjib organisent une conférence-débat en France, le 16 décembre, non pas sur, mais pour la liberté de la presse au Maroc. C'est sans doute, une étrange chose que de voir ces individus qui se donnent pour les hérauts exclusifs du progrès et de la liberté. prendre la parole sur les affaires intérieures d'un pays étranger, sans autre mandat que celui qu'on croit tenir de leur vocation à le rabaisser. La naïveté du petit machiavélisme de cette bande éclate en plein jour et démontre la puérilité des moyens qu'elle se propose pour son salut face à la riposte judiciaire marocaine dans l'affaire Pegasus. Quelques journaux français trouvent dans certaines polémiques fabriquées, non-seulement une matière qui remplit leurs colonnes, mais une base, un terrain pour asseoir leurs supposés débats sur la situation générale marocaine. La grande erreur de la presse est de croire que le public la suit dans ses rancunes ou dans la routine de ses préjugés. Est-il logique qu'une journaliste pro-Polisario comme Rose Moussaoui, qui se déconsidère elle-même sans cesse par les excès et l'injustice de ses déclamations contre le Maroc, soit une voix qui compte ? Le contraste est saisissant : alors que le collectif #metoopolitique bat son plein en France au moment où les multiples mises en cause dans l'affaire Nicolas Hulot ayant entraîné l'ouverture d'une enquête préliminaire pour «viol» et «agression sexuelle» ébranlent jusque la présidence de la République, L'Humanité, Mediapart et quelques ONG antimarocaines qui, pourtant, ont pris fait et cause pour les victimes de Nicolas Hulot, martèlent encore que Omar Radi et Soulaiman Raissouni sont «embêtés cause de leurs opinions», confrontés à un procès «à caractère politique et revanchard». Les mêmes médias se sont également saisis de l'affaire du journaliste Patrick Poivre d'Arvor, qui avait éclaté en février, avec le dépôt d'une première plainte. Une enquête préliminaire de quatre mois avait ensuite été menée par le parquet de Nanterre. Au total, vingt-trois femmes avaient témoigné, dont neuf avaient choisi de porter plainte pour viol, agressions sexuelles ou harcèlement sexuel. En novembre, huit femmes ont raconté leur version des faits dans le quotidien Libération, sept d'entre elles à visage découvert. Elles ont également lancé une association #MeTooMedias pour briser l'omerta dans les médias français. Au même moment, Hafsa Boutahar et Adam M, victimes de Omar Radi et Soulaiman Raissouni respectivement, ne sont ni évoquées ni entendues dans ces médias qui prônent pourtant la fin de l'omerta des agressions sexuelles. Devant la publicité effrénée des insultes et des outrages de tout genre, visant le Maroc, la diversion et la manipulation viennent compléter le tableau. Des individus visés par des plaintes judiciaires prennent la parole, organisent des réunions, des débats, s'emparent seuls de la conversation pour la diriger par les chemins qu'ils ont choisis d'avance, s'échappent en médisances, en calomnies, en cruautés mal fondées. Il est quand-même assez ridicule de voir qu'un homme condamné à un an de prison ferme pour «fraude» et «atteinte à la sécurité de l'Etat», qui croule sous des soupçons de «blanchiment d'argent» et pointé pour des malversations financières puisse de prononcer sur la liberté de la presse au Maroc. Maati Monjib, qui prétend souffrir de troubles cardiaques et de diabète, problèmes médicaux qu'il avait lui-même évoqués sur sa page Facebook, trouve la force d'animer des événements hostiles au Maroc.