Voici les points importants de la note de conjoncture du mois de juin 2020 de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) relevant du ministère de l'Economie, des finances et de la réforme de l'administration: 1. Environnement international: – Economie mondiale: La conjoncture s'est fortement détériorée au premier semestre 2020 dans le sillage de la crise sanitaire liée à la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19). La Banque mondiale prévoit désormais une contraction du PIB mondial de 5,2% en 2020, avec une récession dans les économies avancées (-7%) plus forte que dans les pays émergents et en développement (-2,5%). Toutefois, le redémarrage progressif de l'activité post-confinement, associé aux mesures de relance massives, devrait soutenir une reprise de l'économie. – Zone euro: Forte contraction attendue du PIB en 2020 (-9,1% selon l'OCDE). La récession serait plus sévère en France (-11,4%), en Italie (-11,3%) et en Espagne (-11,1%) comparativement à l'Allemagne (-6,6%). – Euro: 1,12 dollars le 19 juin, en hausse de 2,4% sur un mois. – Pétrole : 41 dollars le 19 juin pour le baril du Brent, en progression de 24% sur un mois. 2. Tendances sectorielles: – Secteur primaire: Production céréalière de 30 millions de quintaux, en baisse de 42% par rapport à la campagne précédente, atténuée par le comportement globalement favorable des autres filières agricoles. – Secteur secondaire: Effet négatif des restrictions induites par covid-19 sur l'activité, notamment dans les industries manufacturières (exportations : -19,7% à fin avril; TUC: -13,3 points à 61,5% à fin avril), la production de l'énergie électrique (-6,2% à fin avril) et les ventes de ciment (-25,1% à fin mai). – Secteur tertiaire: Retombées négatives de la crise sanitaire sur le secteur touristique (arrivées: -54% à fin mai) et le mouvement des avions (-50% le 17 juin 2020) en raison de la fermeture des frontières nationales, avec toutefois une évolution globalement positive de l'activité portuaire (+6,4% à fin mai) et des télécommunications (parc mobile IAM: +3,5% à fin mars). 3. Ménages & Entreprises: – Pouvoir d'achat des ménages: Evolution maitrisée des prix à la consommation (+1,2% à fin avril) et progression des crédits à la consommation, quoiqu'en ralentissement (+1,5% à fin avril). – Investissement: Accroissement des crédits à l'équipement (+7,4% à fin avril), avec toutefois un repli des importations des biens d'équipement (-18% à fin avril) en raison des restrictions imposées à l'activité économique par la crise sanitaire. 4. Echanges extérieurs: – Recul du déficit commercial de 1,9% à 66,2 milliards de dirhams et repli du taux de couverture de 4,8 points à 55,2% à fin avril 2020. – Repli des exportations de 19,7% à fin avril 2020 (l'Automobile: -39%, le Textile et cuir: -28,3% et l'Aéronautique: -33,9%) et des importations de 12,6% à fin avril 2020 (biens d'équipement: -18%, produits énergétiques: -21,8%, produits finis de consommation: -14,9% et demi produits: -12,1%). – Raffermissement des Avoirs Officiels de Réserve à l'équivalent de 6 mois et 11 jours d'importations de biens et services. 5. Finances publiques: – Accentuation du déficit budgétaire de 31% à 25,5 milliards de dirhams à fin mai. Repli des recettes fiscales de 10%, consécutivement aux restrictions imposées à l'activité économique dans le cadre du confinement sanitaire, et hausse des dépenses ordinaires de 10,6%. 6. Financement de l'économie: – Accélération des crédits bancaires (+6,7% à fin avril après +4% l'an dernier): Accélération des crédits aux sociétés non financières privées (+11,4% après +1,3%), en rapport notamment avec le recours des entreprises impactées par la crise aux ressources de financement mobilisées dans le cadre de dispositifs de garantie, dont « Damane Oxygène »; Ralentissement des crédits aux ménages: +2,9% après +5,3% un an auparavant. – Correction à la hausse des indices boursiers Masi et Madex en mai 2020 avec des hausses mensuelles respectives de 4,8% et 4,9%.