L'activité économique nationale a accusé, à l'instar de plusieurs économies mondiales, une forte baisse en 2020 en raison des effets de la pandémie Covid-19. Une reprise est à prévoir après l'accélération au mois de mai des crédits bancaires, selon la dernière note du DEPF. L'effet de la Covid-19 sur l'économie nationale n'est plus à démontrer qu'il s'agisse de la demande extérieure ou intérieure. Selon la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), la bonne tenue de la consommation du secteur des administrations publiques, en rapport avec les dépenses engagées par le Fonds spécial Covid-19, a pu compenser partiellement le reflux de la consommation des ménages, impactés par la baisse de leurs revenus, le changement de leur mode de consommation et la succession de deux mauvaises années agricoles. Les crédits bancaires se sont sensiblement réduits durant l'état d'urgence, avant de reprendre en mai dernier. Ces derniers se sont accrus, en glissement mensuel, de 0,5% pour atteindre 926,1 MMDH portés, particulièrement, par les facilités de trésorerie (+16% après +8,7% l'année précédente) et les crédits à l'équipement (+6,8% après +2,1%). La hausse a été plus marquée au niveau des crédits accordés aux sociétés non financières privées qui se sont élevés de 1,2%. Ils ont été soutenus par les crédits de trésorerie (+2,2%), dans le contexte du recours des entreprises impactées par les restrictions induites par Covid-19 aux ressources de financement mobilisées dans le cadre de dispositifs de garantie, dont «Damane Oxygène». Ceci étant, l'effort d'investissement aurait connu un ralentissement, en phase avec le repli des importations en biens d'équipement (-19,8% à fin mai) et des activités immobilières. Ces dernières ont été contraintes par l'arrêt des chantiers de construction lors de la période de confinement et par la baisse de la demande. Par ailleurs, la décélération de la croissance de l'encours des crédits accordés au secteur de l'immobilier se poursuit à fin mai 2020, enregistrant une augmentation de 1%, après +2% il y a un mois et +4,2% un an plus tôt, compte-tenu du ralentissement de l'encours des crédits alloués à l'habitat avec une hausse de 1,1% (après +2,2% et +5,7%) et de la quasi-stagnation des crédits attribués à la promotion immobilière (+ 0,1% après -2,7% et -1,8%). De l'autre côté, les crédits accordés aux ménages ont reculé de 0,3%, notamment, ceux de l'immobilier (-0,3%) et de la consommation (-1,4%). En glissement annuel, le taux de progression des crédits bancaires s'est accéléré à +6,5% à fin mai après +4,4% l'an dernier, quoiqu'en légère décélération par rapport à celui du mois précédent (+6,7%). Cette évolution a concerné particulièrement les crédits aux sociétés non financières privées qui ont augmenté de 11,3% après +11,4% le mois dernier et +2,9% l'année précédente. En revanche, la croissance des crédits aux ménages a ralenti à +1,5% après +2,9% à fin avril 2020 et +5,8% à fin mai 2019. Quant au taux interbancaire moyen pondéré au jour le jour (TIMPJJ), celui-ci a évolué à des niveaux proches du taux directeur de 2% jusqu'au 16 juin 2020, avant de baisser à partir du 17 juin et évoluer aux alentours du nouveau taux directeur de 1,5%, comme décidé par Bank Al-Maghrib. La Banque centrale a en effet procédé à l'abaissement du taux directeur à 1,5% et à la libération intégrale du compte de réserve au profit des banques. Et ce afin d'atténuer l'impact de la pandémie Covid-19 et à soutenir la relance de l'économie et de l'emploi. Le TIMPJJ s'est établi en moyenne à 1,93%, en baisse de 29 points de base comparativement au premier trimestre 2020. Ll'évolution des taux débiteurs semble plus au moins corrélée avec la baisse du taux directeur. Les résultats de l'enquête de Bank Al-Maghrib pour le premier trimestre 2020 révèlent une baisse, en glissement trimestriel, du taux moyen pondéré global de 4 points de base pour se situer à 4,87%. Cette évolution a concerné les taux appliqués aux crédits à l'immobilier (-18 pb à 5,16%), à l'équipement (-9 pb à 4,52%) et aux facilités de trésorerie (-6 pb à 4,64%). En revanche, ceux des crédits à la consommation ont augmenté de 9 pb à 6,75%. S'agissant du volume moyen des transactions interbancaires, il a augmenté par rapport au trimestre précédent de 44,9% pour atteindre 4,7 milliards de DH.