Le creusement du déficit de liquidité bancaire s'est poursuivi au cours du premier trimestre 2014. C'est ce qu'affirme, en tout cas, la DEPF (Direction des Etudes et de la Prévision Financière) dans sa note de conjoncture datée de ce mois d'avril, attribuant cette situation à plusieurs facteurs : encaissement des recettes fiscales et non fiscales, remboursement des échéances de la dette intérieure au profit du système bancaire, paiement des salaires des fonctionnaires et règlement des dépenses de compensation... Pour faire face à l'insuffisance des trésoreries bancaires, Bank Al-Maghrib a injecté de la liquidité, essentiellement à travers les avances à 7 jours sur appels d'offre au taux de 3%, dont le volume moyen a atteint environ 52 milliards de dirhams contre 56,3 milliards au quatrième trimestre 2013. Pour le même souci, la Banque est intervenue à travers les opérations de pension livrée à 3 mois d'un montant de 10 milliards de dirhams et par le biais des prêts garantis par des effets privés représentatifs des crédits destinés aux PME et TPE d'un montant de 8 milliards. Au total, quelque 70 milliards de DH aurait été injectés sur le marché monétaire au premier trimestre 2014. Dans ces conditions, la moyenne trimestrielle du taux interbancaire moyen pondéré au jour le jour (TIMPJJ) a légèrement baissé d'un point de base (pb) par rapport au trimestre précédent pour s'établir à 3,05%. Face à la persistance de besoins importants de liquidité sur le marché monétaire, faut-il le rappeler, Bank Al-Maghrib a décidé en mars dernier, lors de son Conseil d'administration, de donner une petite bouffée d'oxygène aux banques, en réduisant le taux de la réserve monétaire de 2 points de pourcentage pour le ramener à 2%. L'institution a décidé aussi de maintenir le taux directeur inchangé à 3%. Autre élément soulevé par la DEPF concerne les taux débiteurs : hausse du taux moyen pondéré du crédit bancaire de 22 pb, comparativement au troisième trimestre 2013, pour atteindre 6,52% après une augmentation de 21 pb et de 8 pb au cours des deux derniers trimestres. Cette évolution a résulté exclusivement de l'accroissement des taux assortissant les facilités de trésorerie de 34 pb pour s'établir à 6,62%. Pour ce qui est des taux créditeurs, les taux appliqués aux crédits à l'équipement et dans une moindre mesure ceux des crédits à la consommation et des crédits à l'immobilier se sont en revanche repliés, en glissement trimestriel, de 63 pb, 3 pb et 1 pb respectivement pour s'établir à 5,49%, 7,34% et 6,03%.