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Ralentissement de la création monétaire Financement de l'économie en 2009
Accentuation du resserrement des trésoreries bancaires et tendance baissière des taux interbancaires
L'évolution des agrégats monétaires a été caractérisée au cours de l'année 2009 par la poursuite du ralentissement de la création monétaire entamé à partir du quatrième trimestre 2007. Tel est le constat de la DEPF (Direction des Etudes et des Prévisions Financières) livré dans sa dernière note de conjoncture. Ainsi, par rapport à la même période de l'année précédente, le rythme d'accroissement de la masse monétaire est passé de 10,8% à fin décembre 2008 à 4,5% à fin décembre 2009. L'évolution des composantes de M3 fait apparaître que cette décélération a concerné principalement les placements à terme qui ont quasiment stagné (-0,3%) à fin décembre 2009 après une hausse de 22,9% à fin décembre 2008 et dans une moindre mesure les placements à vue et la monnaie scripturale dont les rythmes de progression sont passés respectivement de +10,2% et +7,9% au terme de l'année 2008 à +9% et +4,8% au terme de l'année 2009, tandis que la monnaie fiduciaire a maintenu un taux de croissance annuel quasiment inchangé (+6,7%). S'agissant de l'évolution des contreparties de la masse monétaire, le rythme de progression des concours à l'économie est demeuré en décélération depuis le troisième trimestre de 2008, suite au ralentissement du rythme de croissance des différentes catégories de crédit à l'exception des crédits à l'équipement qui continuent de croître à un rythme élevé et à l'effet de base induit par la forte expansion observée durant l'année dernière. Par rapport à fin décembre 2008, les concours à l'économie ont augmenté de 9,1% ou 49,1 milliards de dirhams pour atteindre 585,3 milliards de dirhams à fin décembre 2009, après un accroissement de 22,9% ou près de 100 milliards l'année précédente. Cette évolution a résulté essentiellement de la diminution des crédits de trésorerie de 1% après une hausse de 22% l'année dernière et de la décélération des rythme de croissance des crédits immobiliers et à la consommation qui sont passés respectivement de +27,5% et +27,6% à fin décembre 2008 à +12,8% et +18,8% à fin décembre 2009. Néanmoins, les prêts à l'équipement ont augmenté de 29,1% après 19% l'année précédente. A fin décembre 2009, les avoirs extérieurs nets ont poursuivi leur tendance baissière entamée à partir du quatrième trimestre de 2008, toutefois en atténuation. Par rapport à fin décembre 2008, ils ont baissé de 3,6% ou 7,1 milliards de dirhams pour se chiffrer à 189,4 milliards de dirhams après un repli de 5,3% ou 11 milliards l'année précédente. Cette évolution est en lien avec la baisse des réserves de change de Bank Al-Maghrib de 2,9% et de celles des banques de 11,2%. Au terme de l'année 2009, les créances nettes sur l'Etat ont augmenté par rapport à fin décembre 2008 de 6% ou 4,8 milliards de dirhams pour se chiffrer à 85,5 milliards de dirhams après une hausse de 1,1% ou 850 millions l'année dernière. Cette évolution est attribuable à l'effet conjoint de l'augmentation du recours du Trésor au marché bancaire de 10,1% et de l'amélioration de sa position nette auprès de Bank Al-Maghrib de 3 milliards de dirhams. Concernant l'encours des agrégats de placements liquides à fin décembre 2009, il a augmenté par rapport à fin décembre 2008 de 36,3% après un recul de 15,5% l'année précédente. Cette évolution découle essentiellement de la progression de l'encours des titres d'OPCVM obligataires et de celui d'OPCVM monétaires respectivement de 50,5% et 35,4%. En revanche, les titres d'OPCVM actions et diversifiés ont baissé de 25,2%. Un autre point soulevé par la DEPF est relatif aux trésoreries bancaires. Pour elle, le resserrement des trésoreries bancaires enclenché en 2007, s'est poursuivi en 2009. Après s'être atténué au cours du premier trimestre 2009 suite à l'abaissement du taux de la réserve monétaire à partir du 1er janvier 2009 de 15% à 12%, il s'est accentué de manière ascendante au cours des deuxième et troisième trimestres de 2009. Cette situation est intervenue en dépit d'une deuxième réduction du taux de la réserve monétaire à compter du 1er juillet 2009 pour le ramener à 10%. Cette évolution découle essentiellement de l'effet restrictif induit d'une part, par les opérations sur avoirs extérieurs suite aux achats de devises par les banques commerciales et d'autre part, par l'augmentation de la circulation de la monnaie fiduciaire. Face à cette situation, la Banque Centrale a décidé une troisième réduction du taux de la réserve monétaire à partir du 1er octobre 2009, le ramenant à 8%. En conséquence, l'insuffisance des trésoreries bancaires s'est résorbée au quatrième trimestre 2009. Dans le cadre de sa régulation accommodante du marché monétaire, toujours selon la DEPF, Bank Al- Maghrib est intervenu régulièrement au cours de l'année 2009 pour combler l'insuffisance des trésoreries bancaires en injectant des liquidités, essentiellement à travers les avances à 7 jours sur appel d'offres dont le volume moyen a augmenté en passant de 11 milliards de dirhams en 2008 à 16,6 milliards en 2009. S'agissant de l'évolution du taux interbancaire moyen pondéré au jour le jour (TIMPJJ), après avoir atteint un maximum de 3,85% le 13 mars 2009, il s'est inscrit en baisse pour osciller à des niveaux proches du taux directeur à l'exception des replis significatifs observés en fin des périodes de constitution de la réserve monétaire. Cette évolution est intervenue dans le sillage de l'abaissement du taux directeur à 3,25% à partir du 24 mars 2009. La moyenne trimestrielle du TIMPJJ a diminué en passant de 3,41% au premier trimestre à 3,21% au deuxième et à 3,15% au troisième avant d'augmenter à 3,28% au quatrième. La moyenne annuelle du TIMPJJ a enregistré un repli de 11 pb par rapport à 2008 pour s'établir à 3,26% et sa volatilité a reculé de 2 pb pour s'établir à 0,27% en 2009. En parallèle, le volume moyen des transactions interbancaires a diminué par rapport à 2008 de 7,9% pour s'établir à 2,7 milliards de dirhams. Concernant l'évolution des taux débiteurs, les résultats de l'enquête de Bank Al-Maghrib auprès des banques pour le troisième trimestre 2009 révèlent une stabilité du taux moyen pondéré du crédit bancaire à 6,53%. Toutefois, ce résultat recouvre des évolutions différenciées des taux appliqués aux différentes catégories de prêts. En effet, le taux sur les crédits à l'équipement, plus volatile comparativement aux autres, a marqué la plus forte augmentation en passant de 6,88% au deuxième trimestre 2009 à 7,46% au troisième trimestre 2009, tandis que celui sur les facilités de trésorerie a légèrement progressé de 4 points de base pour atteindre 6,65%. En revanche, les taux appliqués aux crédits à l'immobilier et à la consommation ont reculé respectivement de 14 et de 7 points de base pour s'établir respectivement à 5,61% et 7,22%. Dans un autre volet, la DEPF souligne qu'au niveau de la Bourse de Casablanca, l'évolution de l'activité au cours de l'année 2009 a été volatile mais globalement orientée à la baisse. Ainsi, à l'exception de l'amélioration enregistrée au cours du mois de février 2009 et au cours du deuxième trimestre 2009, engendrant des progressions semestrielles de 5,5% pour le MASI et de 5,1% pourle MADEX, l'évolution de ces deux indicateurs s'est inversée à la baisse au cours du deuxième semestre 2009, enregistrant des replis de 9,9% pour le MASI et de 11,2% pour le MADEX. De ce fait, pour la deuxième année consécutive, la Bourse de Casablanca a clôturé l'année sur des reculs de 4,9% pour le MASI et de 6,6% pour le MADEX après des baisses respectives de 13,5% et 13,4% en 2008. Cette évolution reflète la persistance du climat d'incertitude et d'attentisme qui régnait sur la Bourse de Casablanca suite la forte correction intervenue en septembre 2008 essentiellement sous l'effet psychologique de la crise économique et financière mondiale. Pour sa part, la capitalisation boursière s'est repliée de 4,3% pour s'établir à 508,9 milliards de dirhams. Au niveau sectoriel, les indices de 12 secteurs parmi les 21 secteurs représentés à la cote de la Bourse de Casablanca se sont repliés par rapport à l'année 2008, dont particulièrement ceux des secteurs à forte capitalisation à savoir les banques (-2,7%), les télécommunications (-12,5%), l'immobilier (10,3%), le BTP (-7,9%), les sociétés de portefeuilles-holdings (-5%) et les assurances (-11,1%). Cependant les indices de 9 secteurs ont enregistré des performances annuelles positives, dont notamment ceux de l'agroalimentaire (+24,6%), des boissons (+95,7%), des mines (+52,3%), de l'informatique (+26,6%) et de l'électronique (+31,7%). Au terme de l'année 2009, le volume global des transactions a atteint 144,4 milliards de dirhams, en baisse de 40,9% par rapport à 2008. Le seul mois de décembre a canalisé 25,5% de ce volume vu que 50,3% du volume des transactions ayant transité par le marché de blocs ont été réalisés au cours de ce mois suite aux opérations habituelles d'allers-retours de fin d'année et à des échanges stratégiques d'actions. Le marché central s'est accaparé de 54,5% du volume global des transactions où les actions les plus actives étaient Addoha, Itissalat Al-Maghrib, Attijariwafa Bank, BMCE et CGI avec des parts du volume des transactions en actions sur ce marché de 18,6%, 12,4%, 9,9%, 9,3% et 5,9% respectivement. Le marché de blocs a drainé 34,1% du volume global des échanges qui ont concerné essentiellement les valeurs Attijariwafa Bank (28,7%), BMCE (15%), Crédit du Maroc (14,8%) et CGI (9,7%). Le restant des flux transactionnels est réparti entre les augmentations de capital (4,4%), les apports de titres (4,4%) et les introductions (2,1%).