Les dernières affaires mettant en cause les ministre des droits de l'homme et de l'emploi qui n'auraient pas déclaré les salariés de leurs cabinets à la CNSS, posent avec acuité la question de la morale en politique. Si cela s'avérait vrai, après investigations, cela serait malheureux pour ces ministres, sensés donner l'exemple de la rectitude et du respect des lois communes à tous les citoyens du pays. Le fait que ces deux ministres, qui appartiennent au parti majoritaire, aient en charge des portefeuilles importants et portant la robe fort respectable d'avocats dans la vie civile, devaient plutôt les pousser à être irréprochables dans la défense des droits des citoyens et de leurs salariés. Il semblerait qu'ils aient traité cette obligation sociale avec légèreté, sans y prêter trop d'attention, pensant à tort, ne jamais être éclaboussés par des « broutilles » de cet acabit. Sous d'autres cieux, lesdits ministres auraient déjà déposé leurs démissions… D'un autre côté, le fait d'inviter, aujourd'hui, un des deux ministres à s'expliquer devant la commission d'éthique de son propre parti est une preuve manifeste de la condescendance de ce même parti envers les citoyens et les électeurs. Ce Parti donne ainsi l'impression, fort regrettable, d'être une instance au-dessus des lois. Or l'éthique n'a rien avoir avec le respect de la loi ou des règles juridiques. Pour les philosophes comme Aristote ou Kant, l'éthique a pour but de définir ce qui doit être. Parce qu'elle intègre le motif, le mobile des activités humaines et trouve son fondement dans l'intériorité de l'être, l'éthique possède un champ d'action différent de celui des règles juridiques. En démocratie, la tromperie, l'absence de transparence et la manipulation sont des vices qui empêchent l'évaluation critique par les citoyens. Politique et morale sont inséparables dans une démocratie et plus encore, dans une société de droit et de justice, leitmotiv de tous les partis de ce pays. Dans cette affaire, il ne s'agit pas d'éthique, mais de respect des règles juridiques et au delà de cela, de morale et de moralisation de la vie publique. Et la moralisation de la vie publique fut le cheval de bataille du PJD, depuis son arrivée au pouvoir en 2011. Il serait donc fort dommageable d'en arriver à croire que la moralisation, voulue et souhaitée par le gouvernement actuel, PJD en tête, soit devenue du coup fort sélective, ne s'appliquant qu'aux pauvres plébéiens que nous sommes…