L'ouvrage de Jean Vanier « Le goût du bonheur » paru aux Editions Presses de la Renaissance, à Paris en 2000, est consacré à la réflexion sur le bonheur d'un sage et grand philosophe grec à savoir : Aristote, émises il y a plus de 2400 ans et qui trouvent encore leur actualité, leur fiabilité et leur utilité dans notre monde moderne. Rappelons avant d'entamer notre compte rendu-analyse que Jean Vanier, né en 1928, est docteur en philosophie et auteur d'une thèse sur Aristote qu'il a soutenu en 1962 à Paris sous le titre : « Le bonheur, principe et fin de la morale aristolicienne ». Vanier est de nationalité canadienne. De prime abord, l'auteur observe que l'ambition primordiale de l'homme en ce bas-monde est d'atteindre le bonheur, de vivre dans la paix et le bien-être physique et moral. A ce propos, Aristote (né en 384 avant J.C., mort en 322 avant J.C.) a réfléchi à cette grande question à partir de ses observations continuelles des comportements humains et à partir de son expérience personnelle. Pour lui, ce qui fait la différence entre l'homme et l'animal, c'est que le premier est capable de maîtriser sa vie. La question primordiale pour Aristote, que nous devons nous poser à nous-mêmes : « Que voulons-nous vraiment ? Car « la morale d'Aristote demande un travail sur soi ». Elle nous invite à identifier nos désirs les plus profonds en nous-mêmes et à nous intégrer pleinement dans la vie de la cité, c'est pourquoi Aristote donne une grande importance à l'amitié, et à la participation de la vie publique. « Sans amis, personne ne choisirait de vivre ». Pour Aristote, l'homme ne peut s'accomplir vraiment qu'au milieu de son environnement social. En plus, cet accomplissement réside dans la recherche de la vérité, ensuite, lutter contre le message et l'illusion à défendre la justice et à participer à l'édification d'une société humaine. Remarquons qu'Aristote rompt avec l'idéalisme de Platon, il se penche plutôt sur une observation minutieuse de la réalité. Le grand poète italien Dante le surnommait « le maître de ceux qui savent ». En outre, Aristote s'est intéressé aux domaines artistiques (musique, rhétorique, théâtre) et aux domaines scientifiques (physique, biologie, cosmologie). Par ailleurs, il s'est attelé à la réflexion fondamentale sur l'éthique et la politique. Pour Aristote, l'homme doit donner un sens à sa vie, ce sens réside dans la recherche du bien en toutes choses. A titre d'exemple, nous étudions pour obtenir un diplôme qui , à son tour, nous permettra d'avoir un travail... L'essentiel est que nous sachions ce que nous voulons de nos activités, ce que nous voulons de la vie, ce que nous voulons être dans la société et que nous soyons responsables de notre vie. Aristote nous incite à être pleinement humain car pour lui la morale est une science pratique, car elle doit parvenir à un choix concret de la vie. Pour lui, la morale ne se limite pas au domaine abstrait. A la page 28 de son livre, Jean Vanier remarque : « Le désir du bonheur est à la clé de voûte du comportement humain, observe Aristote. La finalité de toutes nos finalités. Ce qui fait que sa morale est aussi une morale de bonheur ». C'est pourquoi l'homme doit éviter tout comportement gouverné par la peur et la culpabilité car ces deux sentiments détruisent sûrement le bonheur. Mais cette notion diffère d'un homme à l'autre : certains trouvent leur bonheur dans la richesse, l'honneur, les biens matériels, la santé, les voyages, les rencontres agréables, la mode, etc... Cependant, Aristote affirme que les gens cultivés cherchent leur bonheur dans les honneurs. « Plus on accomplit des choses nobles, plus on est tenté par l'admiration des autres ». p. 34 Notons que le livre de Jean Vanier : « Le goût du bonheur » est une véritable référence pour l'homme moderne afin qu'il mène une vie sociale utile basée sur la conception aristolicienne, du bonheur, qui reste d'actualité malgré plus de vingt-quatre siècles de sa rédaction, car la morale d'Aristote éclaire efficacement notre comportement sociale et nos actions futures.