«La conscience est le fondement de la civilisation véritable. (...) Une conscience lucide est l'unique instrument pour parvenir à rebâtir notre société». Ces deux phrases, extraites de l'œuvre de référence de feu Allal El Fassi, « L'Autocritique», peuvent sommairement suffire à résumer sa pensée socio-politique. Point de renaissance de la nation marocaine sans une profonde connaissance de ce qu'elle fût et de sa situation évidente contemporaine et il n'est d'autre issue pour redonner à la « Maison » marocaine son lustre d'antan que d'emprunter la voie de la « Raison » alliée à la « Foi ». Mohamed Allal El Fassi, appelé affectueusement « Si Allal », est né le 10 janvier 1910 à Fès, d'un père « Alim », Abd Al Wahid El Fassi, qui a été également cadi et professeur à la prestigieuse Université de Quaraouiyine. Une ascendance qui a permis au leader nationaliste de baigner dès son plus jeune âge dans un milieu empreint de la croyance, du respect des préceptes de l'Islam basé sur un savoir éclairé, du rattachement à la patrie alors sous protectorat étranger. A 17 ans, le jeune étudiant fraîchement inscrit à l'université de Quaraouiyine sait déjà ce qu'il veut. Il crée avec d'autres jeunes étudiants, tout aussi empreints de ferveur militante une association et entame ainsi sa carrière protestataire. En 1932, feu Allal El Fassi obtient sa licence et s'engage aussitôt dans la lutte contre le dahir berbère de 1930. Il ne tardera pas, pour cette raison, à faire la connaissance des geôles du protectorat. Homme d'action que la tour d'ivoire universitaire ne saurait contenir, il renonce à son poste de professeur à Quaraouiyine après deux ans d'enseignement. Le « Nous devons nous connaître nous-mêmes », qu'on peut lire dans « L'Autocritique », n'est pas sans rappeler le « Connais toi-même » de Socrate mais à une échelle collective. Feu « Si Allal » prônait cette introspection que la société marocaine devait obligatoirement effectuer pour parvenir à se concevoir et à concevoir son avenir avec sérénité. Dans cet ouvrage fabuleux qu'est « L'Autocritique », édité en 1952, « Si Allal » se posait d'abord la question de savoir comment est-ce que le Maroc a perdu sa souveraineté, pour mieux situer, par la suite, ce que devait être l'indépendance : un instrument de libération pour mieux servir la nation. Observateur critique de la société marocaine qu'il chérit, il prêche avec ardeur en faveur d'« une révolution totale des mentalités ». Faute de quoi, point d'évolution. Cette « mentalité marocaine » était à passer, ce qu'on appellerait aujourd'hui, au scanner, afin d'en identifier les points noirs qui obscurcissent les esprits, de diagnostiquer les maux qui affaiblissent le corps social, dans le but de souscrire les remèdes et moyens de les administrer. En termes brefs et clairs, « une révolution intellectuelle » était à conduire. La question gênante que les Marocains, aujourd'hui, ne pourront s'empêcher de se poser est : l'avons-nous menée, cette révolution intellectuelle ? Blessante est surtout la réponse, connue de tous. « Révoltons-nous contre nous-mêmes » Jouir effectivement des fruits de l'indépendance et tirer véritablement profit de la liberté exige des mentalités marocaines d'accéder à l'âge de la « Raison ». Ce qui ne s'arrête pas à l'instruction. Il exhortait ouvertement à dévoiler à la société, en toute franchise, les tares dont elle souffrait, même si cela devait exposer à des réactions outrancières. Mais militer pour l'indépendance de la patrie, l'émancipation du peuple marocain et le progrès pour tous, n'est-ce pas affronter tous les risques pour plaire à Dieu qui ordonne la vérité ? Et connaître la vérité ici-bas, dans tout ce qu'elle a de relatif, passe par l'usage de la « Raison », une loupe grossissant nos mœurs et usages pour mieux les étudier. Le rationalisme averroïste au service d'une meilleure compréhension de la société marocaine. Le peuple que ses dirigeants n'orientent pas vers la voie ardue de l'évolution demeurera dans l'incapacité d'atteindre un jour le progrès, estimait Allal El Fassi. Incontournable est la chasse aux préjugés et autres fausses vérités, qui enchaînent les esprits et empêchent la prise de conscience vitale. Faire du Marocain un citoyen responsable, conscient de ses droits et obligations, tel est la véritable émancipation que Allal El Fassi appelait à réaliser. « Nous voulons une révolution dans notre manière de penser, qui puisse changer notre mentalité et nous permettre de résoudre nos problèmes conformément aux exigences des temps modernes », a-t-il écrit dans « L'Autocritique ». « Révoltons nous contre nous-mêmes et contre nos institutions. Répondons à l'appel du cœur qui n'a pas été souillé et de la raison qui n'a pas été aveuglée par l'ambition ». Membre fondateur, après sa sortie de prison, du Comité d'Action marocain, avec Mohammed El Ouazzani, Hadj Ahmed Balafrej, dont l'Histoire devait retenir les noms, « Si Allal » s'est vu proposer par les Français un poste séduisant à Marrakech qu'il refusa, rejetant de se mettre au service de l'occupant. Il n'est pas suffisant, estimait-il, de demander au pouvoir plus de libertés publiques si l'on n'a pas commencé par se l'octroyer soi-même. Encourager les Marocains à user de la « Raison » est étroitement lié à a liberté de la pensée. Encore faut-il que celle-ci soit admise. Diagnostiquer les maux dont souffre la société serait insuffisant sans le moyen d'exprimer ce qui pose problème. La liberté de la pensée et de l'expression constitue autant de préalables à l'émancipation véritable, que les mentalités doivent admettre et accepter. Le goût de la liberté est quelque fois amer, si l'on tient compte de toutes les déviations malveillantes, idées néfastes et hérésies doctrinaires qui se répandent au sein de la société, reconnaît Feu Allal El Fassi qui n'en perd pas moins sa foi en celle-ci. Si la liberté devait nous anéantir, ce serait beaucoup plus supportable que de plier sous le joug du pouvoir et de l'argent, était-il convaincu. Pour échapper à l'oppression du protectorat, il se rend à Paris où il fréquente Chekib Arsalane et quand il rentre au Maroc, en 1934, c'est pour prendre part, au sein du Comité d'Action marocain, à l'élaboration du Plan de Réformes rejeté par les Français. Il n'y était pourtant pas question d'indépendance, plutôt des revendications touchant à la situation et aux conditions de vie des Marocains. En 1937, il est élu président du Parti national qui venait de voir le jour. La cause évoluait vers plus de radicalisé. L'humanisme véritable Feu Allal El Fassi fut déporté par la France au Gabon, suite à la confrontation grandissante avec les autorités du protectorat. L'exil tropical devait durer neuf longues années. Ce qui n'a pas empêché pour autant le leader nationaliste de participer à la fondation du Parti de l'Istiqlal, en 1943. Son retour à la mère patrie, en 1946, sera de courte durée. Ce sera de nouveau le chemin de l'exil, cette fois-ci au Caire et pour dix longues années encore. En Egypte, toutefois, il parviendra à entrer en contact avec cet autre grand nom de la résistance marocaine que fût Abdelkrim El Khattabi, et milite avec les nationalistes algériens et tunisiens au sein du Comité de libération du Maghreb qu'il a participé à mettre sur pied. Le Caire, c'était aussi l'opportunité de tisser des liens avec les représentants des pays arabes membres de la Ligue arabe. L'idéalisme selon Allal El Fassi, c'était aller au fond de chaque chose, l'idéaliste est celui qui veille à ce que toute démarche atteigne le but visé. Quel est donc l'objectif escompté ? Vaine est la conception qui sous-tend la philosophie de la civilisation occidentale contemporaine, estime « Si Allal ». En faisant de l'homme la mesure de toute chose, la fin en soi, elle n'a fait que répondre à ses besoins matériels, l'entraînant dans un cycle vicieux en inventant continuellement de nouveaux besoins. L'idéal du musulman est de se tourner vers son Créateur, voie mystique pour éduquer nos comportements et brider nos penchants animaliers. C'est dans la voie divine que s'élèvent nos âmes et se forgent nos convictions au service de notre patrie. L'Idéal est plus dans la finalité à laquelle cherche à parvenir l'être humain que dans ce dernier. Il faudrait s'élever au-delà de la médiocrité matérielle dans laquelle se complaint désormais l'Occident, vers cette dimension supérieure qui passe par la quête spirituelle du Créateur unique. Là encore, les considérations métaphysiques de feu Allal El Fassi ne sont pas sans rappeler le vieux débat entre Platon et Aristote, le premier se référant à un monde utopique vers lequel l'être humain devrait chercher à s'élever par la vertu, le second au monde sensible, matériel, que le savoir scientifique peut appréhender, mais qui demeure dénudé de toute spiritualité, donc de toute morale supérieure. C'est l'humanisme vrai, précisait Allal El Fassi. Autrement, c'est l'errance dans les dédalles de la création complexe et infinie, la déchéance du genre humain dans sa quête insatiable de la satisfaction de ses passions. La foi en Dieu est la lumière qui éclaire le peuple sur le chemin de la paix et de la sérénité, prêchait « Si Allal ». Sont dans l'erreur ceux qui croient que l'Occident a progressé en se débarrassant de tout idéalisme. Les bâtisseurs de la civilisation européenne et américaine n'étaient pas des hommes sans foi religieuse et les penseurs n'étaient point sans grand impact sur ceux qui ont façonné cette évolution. Le désintérêt évident des occidentaux pour leur religion est le fruit d'une expérience historique propre à l'Occident, dont assume la responsabilité autant le clergé que la culture capitaliste. La « Raison » et la « foi » Feu Allal El Fassi se plaît à indiquer que l'Islam, de par ses principes libéraux, ne peut que soutenir la révolte contre l'asservissement sous la bannière de la religion, étant par essence opposé à tout groupe d'individus qui se prétendraient seuls détenteurs de la « Vérité ». L'exclusion de la religion de la vie sociale qui s'est opérée en Occident s'expliquerait, selon Allal El Fassi, par l'incapacité des Européens à allier « Raison » et « Religion ». « Nous devons éviter de nous engager dans un combat qui n'est pas le nôtre ». En Islam, une telle contradiction ne saurait exister. C'est le prophète Sidna Mohammed qui nous a enseigné que le savant a plus de valeur que le fervent croyant. L'Islam, explique Allal El Fassi, a accordé une importance primordiale à la « Raison », comme en témoigne des dizaines de versets du Coran à ce sujet. « Raison » et « Religion » sont, donc, destinées à avancer ensemble en terre d'Islam. « La société actuelle se partage en deux groupes : le premier n'accorde sa confiance qu'aux actes et aux pensées des anciens ; le second, soumis à un désir de renouveau et d'invention, croit en la nécessité d'abolir tout ce qui vient du passé et n'entend plus vivre que pour jouir des créations ultra modernes. Ainsi s'est constituée dans la société l'idée du conservatisme en opposition à celle du modernisme. » En vérité, les deux groupes commettent au départ une erreur grotesque de pensée. Car le conservatisme ne signifie nullement que l'homme ne doit agir que selon des méthodes vieilles et désuètes, de même que le modernisme n'exige pas que l'homme exclue formellement de son agissement toute méthode qui ne soit pas récente. L'erreur fondamentale est de confondre le modernisme et le contemporain. » (...) En réalité, le modernisme s'est arrêté au déclenchement de la première Guerre Mondiale, lorsque les hommes du XXème siècle s'étaient aperçus que l'idée des révolutionnaires démocrates, qui avaient cru outre mesure en la science comme source de tout progrès, avait pêché par excès d'optimisme. La décadence et l'iniquité qui minent les pays musulmans sont la conséquence logique de l'oppression exercée par les tyrans, dont le seul souci était de dominer et de se faire obéir par leurs peuples. Ils ont manqué à leur devoir qui était d'appliquer les justes préceptes de l'Islam, préceptes qui appellent à la consultation des musulmans dans la gestion de leurs affaires, qui haussent la liberté individuelle, de la pensée et de l'expression et la justice au sommet de l'ordre social ». Ainsi en est-il justement de la question sociale, souligne Allal El Fassi, à laquelle l'Islam a accordé une grande importance, mais qui fût la plus occultée. Même ce grand penseur, considéré comme le véritable fondateur de la sociologie, qu'a été Ibn Khaldoun, a omis cet aspect dans sa théorie de fondation de l'Etat. Il s'agissait de plaire aux détenteurs du pouvoir, dont l'historien était d'ailleurs l'un des dignitaires. Islam et régime consultatif Quand les Marocains saisiront l'esprit profond de l'Islam, ils arriveront alors à se doter de cette disposition qui légitimerait à prétendre obtenir leurs droits sociaux, estimait « Si Allal ». En tout cas, l'Islam n'est pas responsable de la situation actuelle de la nation islamique, défend Allal El Fassi, et ses préceptes n'ont rien à voir avec les formes de gouvernement qu'ont subis les musulmans pendant des siècles. La mainmise de certains groupes sociaux sur le pouvoir et les richesses du Maroc et le naufrage des Marocains dans la peur et la résignation ont fini par enterrer toute réflexion et toute contestation chez ces derniers. Même l'enseignement religieux, tel que professé pendant des siècles, a dissuadé toute recherche dans le Coran et la Sunna pour asseoir sur de nouveaux fondements la société marocaine. « La principale caractéristique de l'Islam est son aptitude permanente à l'évolution progressiste, qui en fait une religion valable pour toutes les classes, pour toutes les époques et pour tous les lieux. L'Islam est avant tout une invitation universelle lancée aux masses en priorité sur les chefs, qui ne sont considérés que comme les serviteurs de leurs peuples (...) Notre religion (...) laisse à ses adhérents le droit de regard sur toutes les affaires de la vie courante, sur tout ce qui a trait à l'intérêt général, en premier lieu sur le régime que chaque collectivité se donne. En d'autres termes, l'Islam préconise un régime consultatif, qui permette à l'ensemble du peuple de délibérer librement sur son avenir, à la lumière des différentes expériences humaines. »(...) Où qu'elle existe, la pensée islamique incite à la réflexion, à la délibération et à l'action progressiste permanente (...) La pensée islamique interdit aux Musulmans de se replier sur eux-mêmes, de se soumettre au effets de la décadence. Au contraire, ils ont le devoir de détecter la science, de recueillir la sagesse où qu'elle se trouve et rester constamment à l'affût du neuf, de tout ce qui est apte à améliorer la condition du milieu islamique ou de l'aider à consolider sa mission éternelle. » Donc, notre devoir, aujourd'hui, consiste à nous éclairer par la lumière de l'Islam dans notre effort de renaissance. Puisons dans tous les patrimoines humains, dans le présent et le passé des pays avancés, de quoi réveiller notre activité pour reprendre notre marche vers notre idéal. La roue tourne. Les caravanes humaines passent et n'attendent pas les retardataires. Chaque instant que nous perdons par la faute de notre inconscience et de notre insouciance ne fait qu'augmenter notre retard sur la caravane humaine, à la tête de laquelle la pensée islamique nous fait l'obligation de cheminer en éclaireurs. Evolution et continuité Ceux qui hésitent à prendre résolument le chemin de la renaissance par peur de nuire à la religion sont en opposition avec la pensée islamique qui refuse la cristallisation et rejette l'hésitation et la mauvaise foi. Quant à ceux qui entendent prendre la route sans le secours de la religion, ils se fatigueront, se perdront et ne rattraperont jamais la caravane. (...) l'Islam est une évolution. Nous devons donc évoluer dans son étude et son interprétation, sans quitter le chemin sur lequel il nous a placés, mais en choisissant les moyens de locomotion adaptés à notre époque ». En l'Islam, feu Allal El Fassi trouvait tous les ingrédients conceptuels de base pour éclairer la marche de la nation vers la justice et la considération envers les droits des citoyens. Ce que les Musulmans estiment de leur intérêt est béni par le divin, estimait-il. A partir des deux sources d'inspiration existantes que sont l'Orient et l'Occident, « Si Allal » voyait les Marocains opérer une judicieuse synthèse pour stimuler leur progrès. Car c'est dans le redressement de la pensée marocaine que Allal El Fassi escompte trouver le socle sur lequel repose la revendication démocratique. Si le régime parfait n'existe pas, en raison de la nature humaine, la démocratie demeure le meilleur moyen admettant l'expression de la volonté et des aspirations populaires, affirmait-il. Maturité intellectuelle et responsabilité citoyenne sont les leviers essentiels de l'exigence démocratique. « Avant toute autre chose, la démocratie est la foi du peuple dans son droit à se gouverner lui-même, par lui-même. (...) Ainsi, c'est le peuple lui-même qui fait de la démocratie une réalité tangible. « (...) La démocratie est une éthique tant en ce qui concerne le gouvernant que le gouverné... Le gouvernant qui fait de la démocratie sa morale propre ne dévie pas, ne commet pas l'arbitraire et n'est pas jaloux de voir les citoyens jouir de la liberté dans sa plus haute manifestation. Le citoyen qui possède la même morale ne peut se taire devant l'injustice portant atteinte à la liberté d'autrui. « (...) Que notre peuple sache se comporter conformément à l'éthique démocratique, qu'ils s'écarte de l'injustice, de l'esprit partisan étroit, de l'esprit destructif, que nos citoyens sachent fraterniser et traiter les autres comme ils souhaiteraient être traités eux-mêmes, qu'ils soient fair-play dans les discussions et les conservations, qu'ils marchent enfin avec l'ensemble du peuple et qu'ils sachent que « la main de Dieu est avec l'ensemble ». « La démocratie est une éthique... Il est temps que notre peuple se comporte conformément à ses principes moraux ». Tout en étant convaincu du rôle de l'élite intellectuelle et militante, « Si Allal » n'en était pas moins profondément attaché à l'essence même de la démocratie : la participation populaire effective aux prises de décisions à travers le choix des représentants de la nation et les jugements émis sur les affaires concernant la vie quotidienne. Il est, donc, du devoir de l'élite éclairée d'encourager la collaboration politique des citoyens, et les pousser à exercer leur droit de regard sur la gestion des affaires de la nation et exiger des dirigeants de se conformer aux dispositions constitutionnelles et aux lois. Ne pas s'acquitter de cette tâche patriotique et éminemment islamique revient à commettre un liberticide, crime envers la nation des plus graves s'il en est. Allal El Fassi a occupé, après l'indépendance, différentes charges publiques. Il a été ministre d'Etat chargé des Affaires islamiques, de 1961 et 1963, et il est devenu membre de l'Académie de langue arabe de Damas et du Caire. Homme de convictions et d'action, « Si Allal » s'en est allé comme il a vécu, luttant pour l'unité de la nation, pour l'intégrité territoriale et pour les droits des opprimés, dont ceux du peuple palestinien qu'il est allé défendre à Bucarest, à la tête d'une délégation du Parti de l'Istiqlal. C'était le 14 mai 1974.