Le coronavirus, comme tous les virus qui se respectent, porte un nom bien étrange. D'ailleurs, les virus à la mode portent tous des noms tous aussi bizarres : Chikoungounya, Ebola, H1N1, Sras. La rapidité de propagation de ces virus et la brutalité avec laquelle ils s'abattent sur nous, donnent l'impression de vivre au Moyen Âge, quand l'humanité ne savait pas comment lutter contre la peste, cette anthropozoonose, maladie commune à l'Homme et à l'animal, causée par le bacille Yersinia pestis et qui fit des millions de morts, à travers les âges, avant d'en détecter l'origine vers 1894, ou encore le fameux «Bouguelib» de chez nous et qui est l'autre nom donné au Choléra, toxi-infection entérique épidémique contagieuse due à la bactérie Vibrio choleræ, ou bacille virgule, découverte par Pacini en 1854 et redécouverte par Koch en 1883. Et pourtant, l'humanité meurt au quotidien et en masse, de façons autrement plus efficaces et évitables : sédentarité, mal bouffe, obésité, alcool, tabac, accidents de la route, stress, pesticides, pollutions, solitude, guerres… Cette même humanité oubliant tout ce qui cause réellement sa disparition, qui la mine de l'intérieur et qui émane de ses mauvaises pratiques, de son mode de vie, s'accroche dur comme fer à ces virus et autres bactéries tueuses, qu'elle veut éradiquer au plus vite. Toutefois, ces virus, qui n'ont jamais demandé rien à personne, étaient bien tapis au chaud dans leurs foyers d'origine, au fin fond des forêts tropicales, chez des oiseaux sauvages ou dans les entrailles d'animaux et de bestioles vivant en retrait de l'homme. Mais voilà, il fallait que l'Homme s'immisce dans l'infiniment petit, dérangeant un ordre animal et forestier millénaire, en déracinant, élaguant et brûlant tout ce qui pousse afin de s'octroyer de nouveaux espaces d'expansion et de culture. Non content de son effet dévastateur, l'Homme se prend aussi à goûter à toutes les chairs, même les plus improbables et les plus repoussantes. Rien n'échappe à sa folle appétence. Il veut manger de la viande de chiens, de chats, de serpents, de singes, de chauve-souris, d'insectes, de varans, de tortues, de crocodiles, rendant comestible ce qui ne l'était pas jusqu'à présent. Il va aussi chercher à produire des poudres aphrodisiaques à partir de cornes de rhinocéros, d'éléphants, de gnous et de tout animal qui porte des excroissances naturelles. Aucun animal, insecte ou être vivant sur terre ne semble échapper à cette prédation, pas même les doux poissons ou les innocents gastéropodes. Ce dérèglement dans l'ordre des espèces provoque irrémédiablement la révolte des virus, derniers soldats protégeant cet ordre contre un envahisseur, qui ne laisse aucune chance auxdites espèces. Alors imaginez qu'elle pourrait être l'état d'esprit et la réaction des virus face aux agressions humaines. Ils défendent leur territoire eux aussi, quitte à donner de la fièvre, des vomissements ou autres incommodités, plus ou moins graves, à ceux qui les attaquent. La vie donne les moyens à ceux qui peuvent résister, tout en supprimant ceux qui ne peuvent pas combattre efficacement les agressions externes. Mais quand la vie se trouve elle-même manipulée par la folie destructrice de l'Homme, avide de toutes les richesses sur terre, de possessions infinies et de puissance. Les virus se révoltent alors, devenant insensibles aux traitements antibiotiques des humains et finissent par muter, se métamorphosant en hydre à têtes multiples, ingagnable, insaisissable, immortel… Ce qui arrive aujourd'hui à l'humanité, en termes d'épidémies, de dérèglement climatique, de catastrophes naturelles, n'est que la conséquence de ses actes irréfléchis, meurtriers et criminels. Toutes les quarantaines du monde et autres sirops concoctés par tous les professeurs Nimbus ne suffiront pas à éradiquer les maux causés par l'être humain, une espèce qui n'a que trop muté à travers les âges pour se transformer à son tour en hydre à têtes multiples et dévastatrices. Si une conscience humaine ne se réveille pas, tant qu'il est encore temps, pour mettre fin à ces agissements criminels, nous finirons tous par disparaître à notre tour. Rendons enfin service à cette terre, qui vécut paisiblement, en compagnie de ses virus, avant la soudaine et funeste apparition de l'Homme…