Après sept semaines de conflit, la grande réforme des retraites, projet qui suscite toujours l'ire de plusieurs syndicats en France, sera présentée vendredi en conseil des ministres, ultime étape avant d'être soumis pour débat à l'Assemblée nationale en vue d'un premier vote début mars. Selon les médias du pays, deux projets de loi -l'un organique, l'autre ordinaire- visant à créer le « système universel » de retraite par points seront à l'ordre du jour de ce conseil des ministres. Ces textes seront aussitôt transmis à l'Assemblée nationale où les débats vont débuter le 17 février pour un premier vote prévu début mars. Mais l'intersyndicale opposée à cette réforme ne l'entend pas de cette oreille et continue son mouvement de contestation qui bien que s'essoufflant dans plusieurs secteurs notamment celui des transports avec une reprise quasi-normale du trafic dans les métros et les trains, a pris une autre tournure avec des actions de protestation ciblées comme le blocage des ports, les coupures sauvages sur le réseau électrique... Ainsi, dans le secteur maritime, trois jours de « ports morts » sont annoncés jusqu'à vendredi. Dans les transports en commun RATP et SNCF, après l'accalmie de ces derniers jours, une journée noire est annoncée pour vendredi, jour de la présentation du projet de réforme des retraites en conseil des ministres. Pour manifester leur opposition à ce projet qu'ils qualifient d' «injuste », les syndicats CGT, FO, CFE-CGC, FSU et Solidaires, formant l'intersyndicale opposée à cette réforme ont appelé à « faire du vendredi 24 janvier « une journée massive de grève et de manifestation interprofessionnelle », surtout le territoire. Par ailleurs, treize formations de Gauche ont appelé mercredi au retrait du projet de réforme et demandé, entre autres mesures, une « meilleure prise en compte de la pénibilité » et une "retraite minimum au niveau du Smic". Pendant ce temps, la mobilisation continue d'être soutenue par une majorité de la population. Ainsi, plus de six Français sur dix (61%) considèrent que le gouvernement devrait retirer la réforme, une opinion en hausse de quatre points en un mois, selon un sondage Elabe pour BFMTV. Considérée comme l'une des promesses phares d'Emmanuel Macron aux présidentielles, la réforme du régime des retraites est destinée à repenser le dispositif actuel qui absorbe 14% du PIB avec 300 milliards d'euros de prestations de retraite chaque année, et un déficit compris entre 7,9 et 17,2 milliards d'euros à l'horizon 2025. Cette réforme repose essentiellement sur la création d'un système universel de retraite par points, – en remplacement des 42 régimes existants actuellement-, qui vise l'uniformisation des règles de calcul des pensions, et partant la suppression des régimes spéciaux.