L'intersyndicale opposée au projet de réforme des retraites du gouvernement a appelé, mercredi, à une nouvelle journée de grèves et de manifestations le 24 janvier prochain en France, jour de présentation du projet de loi sur la réforme des retraites en conseil des ministres. Dans un communiqué relayé par les médias du pays, les syndicats CGT, FO, CFE-CGC, FSU et Solidaires ont appelé à « faire du vendredi 24 janvier, date du conseil des ministres qui devrait examiner le projet de loi, une journée massive de grève et de manifestation interprofessionnelle ». Des « actions de grève » sont également prévues les 22 et 23 janvier, ont affirmé les syndicats. L'intersyndicale a « exigé le maintien des régimes de retraite existants par répartition solidaire et intergénérationnelle, fondés sur un système par annuités ». Elle a également rappelé qu'elle « porte des propositions pour améliorer les droits de toutes et tous dans le système de retraite actuel », notamment l'égalité salariale hommes/femmes, la prise en compte des années d'étude, l'augmentation des salaires dans le privé et le public. Le projet de réforme des retraites sera présenté en Conseil des ministres le 24 janvier, avec une première lecture à l'assemblée générale avant les municipales de mars, d'après l'exécutif. Considérée comme l'une des promesses phares d'Emmanuel Macron aux présidentielles, cette réforme vise à repenser le dispositif actuel qui absorbe 14% du PIB avec 300 milliards d'euros de prestations de retraite chaque année et un déficit compris entre 7,9 et 17,2 milliards d'euros à l'horizon 2025. La mobilisation contre cette réforme polémique est entrée mercredi dans son 42ème jour, avec des perturbations toujours dans les transports publics, poussant le gouvernement à faire part de son exaspération. Le Premier ministre français a considéré, au terme d'un séminaire gouvernemental à l'Elysée, que la grève à la RATP et à la SNCF était « sans issue » et n'avait « que trop duré ». Edouard Philippe a également déclaré qu'il ne serait « satisfait qu'au moment où l'ensemble des usagers de la SNCF au niveau national et l'ensemble des usagers des transports en public, au niveau de l'Île-de-France, auront retrouvé le cours d'une vie normale ». Par ailleurs, les conséquences économiques de cette grève ont été au centre d'une réunion ce mercredi entre Edouard Philippe et les dirigeants de la SNCF et de la RATP. La grève contre le projet de réforme des retraites a coûté jusqu'à présent un montant «proche de 200 millions d'euros pour la RATP et environ 850 millions pour la SNCF», a annoncé Matignon au terme de cette réunion.