Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, lauréat du Nobel de la Paix, a partagé avec l'Erythrée cette récompense qui lui a été décernée, mardi à Oslo, pour saluer notamment son rôle crucial dans l'instauration de la paix entre les deux pays. « J'accepte ce prix au nom des Ethiopiens et des Erythréens, en particulier ceux qui ont fait le sacrifice ultime pour la cause de la paix », a déclaré M. Abiy dans son message de remerciement, après s'être vu remettre le prix dans l'Hôtel de Ville d'Oslo. « De même, j'accepte ce prix au nom de mon partenaire et camarade de paix, le président (érythréen) Isaias Afwerki, dont la bonne volonté, la confiance et l'engagement ont été déterminants pour mettre fin à l'impasse de deux décennies entre nos pays », a-t-il ajouté. Le 9 juillet 2018, à l'issue d'une rencontre historique à Asmara, la capitale érythréenne, M. Abiy, trois mois seulement après sa prise de fonction, avait mis fin avec Isaias Afwerki à 20 ans d'état de guerre. → Lire aussi : Le Prix Nobel de la Paix 2019 au PM éthiopien Abiy Ahmed Ali « Nous avions compris que nos nations ne sont pas ennemies mais que nous étions plutôt victimes d'un même ennemi qui s'appelle la pauvreté (…) Nous avons convenu de travailler en coopération pour la prospérité de notre peuple et de notre région », a expliqué M. Abiy, soutenant que la politique étrangère éthiopienne inspirée par Medemer vise la paix par la coopération multilatérale et le bon voisinage. Le comité Nobel norvégien récompense le dirigeant éthiopien pour trois réalisation majeures, à savoir son rôle crucial dans l'instauration de la paix entre l'Erythrée et l'Ethiopie, ses efforts pour construire la démocratie en Ethiopie en renforçant les libertés civiles et en développant les institutions, et sa contribution aux processus de paix et de réconciliation en Afrique de l'Est et du Nord-Est. « Vous avez pris l'initiative et avez été le principal architecte des négociations de paix menées avec succès avec l'Erythrée. Cependant, sans la réponse positive du président Isaias Afwerki, la conclusion des deux traités de paix n'aurait pas été possible », a noté la présidente du comité Nobel, Berit Reiss-Andersen, lors de la cérémonie. Après des progrès spectaculaires, « beaucoup reste à faire pour mettre pleinement en œuvre toutes les intentions des accords de paix (…) qui intègrent également des ambitions de développement social, culturel et économique », a-t-elle ajouté.