Le nouveau gouvernement gabonais, conduit par le premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé, a prêté serment, mercredi au palais présidentiel de Libreville, devant le président Ali Bongo Ondimba. Composé de 31 membres, y compris le premier ministre, le nouvel exécutif a été marqué par le départ de neuf membres et le retour ou la rentrée pour la première fois de huit personnalités. Cette nouvelle équipe intervient dans un contexte marqué par une série d'incarcérations et d'interpellations de plusieurs hautes personnalités dont trois ministres de l'ancien gouvernement dans le cadre d'une vaste opération anti-corruption baptisée, Scorpion. Les plus importantes personnalités interpellées sont l'ancien directeur du cabinet du président de la République gabonaise et ex-ministre de Suivi de la stratégie des investissements humains et des Objectifs de développement, Brice Laccruche Alihanga, l'ex-ministre de l'Energie, Tony Ondo Mba, et l'ex-ministre du Pétrole Noël Mboumba. Soupçonnés de malversations financières et détournements de fonds, d'autres hauts fonctionnaires notamment le conseiller porte-parole de la Présidence de la République, Ike Ngouoni Aila Oyouomi sont déjà placés sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville après leurs auditions par le juge d'instruction. Cette vaste opération anti-corruption a été déclenchée à la suite d'une plainte de l'Agence judiciaire du Trésor sur fond de révélations d'un présumé détournement de 85 milliards de francs CFA (près de 130 millions d'euros) au sein de la société pétrolière nationale gabonaise Gabon Oil Compagny (GOC).