Le nouvel exécutif européen, dirigé par l'Allemande Ursula von der Leyen, a dévoilé mercredi ses méthodes de travail, qui serviront de base au nouveau collège pour lui permettre de concrétiser sa stratégie pour l'Europe au cours des cinq années à venir. Collégialité, transparence et efficience figurent au tout premier plan cette stratégie, placée sous le signe «une Europe plus ambitieuse chez elle et sur la scène mondiale ». « Nous sommes la branche exécutive de l'Union européenne: nous agissons pour le peuple européen, et nous voudrions que le peuple européen sache ce que nous faisons, dans leur intérêt», a souligné Mme von der Leyen à l'occasion de la première réunion collégiale de son équipe. Cette réunion a été une occasion pour réaffirmer la détermination de la Commission von der Leyen d'être résolument géopolitique, effaçant la distinction entre affaires intérieures et extérieures, avec pour la première fois un groupe de travail spécifique préparant et coordonnant l'action du Collège en matière d'affaires étrangères. → Lire aussi : Le Conseil européen confirme l'entrée en fonction de la Commission Von der Leyen le 1er décembre Par ailleurs, Mme von der Leyen n'a pas caché, à l'issue de la réunion, son inquiétude quant aux « coupes drastiques » prévues dans le cadre du prochain budget 2021-2027 de l'UE, l'un des dossiers brûlants à l'ordre du jour du sommet européen de la semaine prochaine. « Je suis inquiète des coupes drastiques qui figurent dans la proposition (de l'actuelle présidence finlandaise de l'UE), par rapport à la proposition initiale de la Commission », a confié devant la presse la nouvelle présidente de la Commission européenne qui estime que les priorités stratégiques risquent d'en souffrir. Elle faisait référence notamment à la surveillance des frontières extérieures de l'UE (Frontex), la défense européenne ainsi que la transition numérique et les efforts pour verdir l'économie. « Il est temps de coopérer pour atteindre des objectifs sur lesquels nous sommes tous d'accord. Le Conseil (des ministres de l'UE) a son agenda stratégique, il y a les orientations politiques de la Commission… Tout cela va largement dans le même sens, il faut le refléter dans les négociations budgétaires », a conclu Mme Von der Leyen. La Finlande, qui assure jusqu'à la fin de l'année la présidence tournante du Conseil de l'UE, a présenté lundi une nouvelle proposition de compromis pour la prochaine programmation budgétaire (2021-2027). La proposition fixe le budget européen à 1,07% du revenu national brut (RNB) de l'UE à 27, alors que la Commission avait proposé 1,114%. Des pays comme l'Allemagne, les Pays-Bas ou encore l'Autriche veulent en faire autant avec moins d'argent, proposant pour cela une contribution de 1,0%.