Le sommet européen extraordinaire consacré aux négociations sur le budget pluriannuel de l'UE (2021-2027), le premier après la sortie du Royaume-Uni, a pris fin, vendredi soir à Bruxelles, sans que les vingt-sept ne puissent parvenir à un accord, a annoncé le président du conseil européen, Charles Michel. "Nous avons besoin de plus de temps", a indiqué M. Michel à l'issue de ce sommet qui a duré deux jours sans aboutir à un compromis entre les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE. "Nous avons travaillé dur, mais malheureusement, nous avons constaté que cela nécessitait plus de temps", a-t-il ajouté, relevant que les négociations ont été très compliquées en raison notamment du trou budgétaire de 60 à 75 milliards d'euros laissé par le Brexit. Le président du Conseil européen a, par ailleurs, estimé que même si les vingt-sept ne sont pas parvenus à un compromis, le sommet "a permis de clarifier beaucoup de positions, et nous pourrons en tirer un certain nombre de conclusions pour augmenter les chances de progresser vers un accord". La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a également jugé que les Vingt-sept étaient "sur la bonne voie" pour trouver un accord sur le budget à long terme de l'UE. Lors de leur sommet, les dirigeants européens se sont penchés sur la proposition du président du Conseil européen, Charles Michel, comme base de négociations sur le futur budget 2021-2027. Il s'agit d'un budget à 1.094,8 milliards d'euros sur 7 ans, soit environ 40 milliards de moins que la proposition initiale de la Commission européenne. Cette enveloppe représente, par ailleurs, 1,074% du revenu national brut (RNB) des Etats membres. Les négociations entre les dirigeants européens se sont heurtés notamment au refus de plusieurs Etats membres des coupes opérées dans des politiques stratégiques de l'Union: en particulier la politique de cohésion et la politique agricole commune (PAC). En plus des 44 milliards d'euros amputés des fonds de cohésion sur sept ans, le projet de budget présenté par Charles Michel prévoit de réduire le montant alloué à la PAC de près 14 %, soit une coupe 53 milliards d'euros. Autre point de discorde, le refus d'Etats membres comme les Pays-Bas, la Suède, le Danemark et l'Autriche d'augmenter leurs contributions au budget communautaire. Ces pays affirment ne pas vouloir dépasser 1% de leur RNB comme c'est le cas actuellement.