L'avenir de l'humanité dépend largement de la traduction des engagements de l'accord de Paris (COP21) et des résultats de la COP22 de Marrakech en actions concrètes, a affirmé l'ambassadeur du Maroc en Australie, Karim Medrek. « Après l'entrée en vigueur de l'Accord de Paris, le Maroc a décidé que la COP22 soit celle de l'action qui permettra de traduire les nombreux engagements pris en des actions concrètes plutôt que de tenir des réunions officielles sans aboutir à des résultats satisfaisants », a indiqué M. Medrek, lors d'une conférence organisée par le « Climate Change Institute » de l'Université Nationale Australienne (ANU) et la délégation de l'Union européenne à Canberra, autour des « Outcomes » de la 22-ème Conférence des parties à la Convention cadre des Nations-unies sur les changements climatiques (COP22) et de la mise en œuvre de l'Accord de Paris. La présidence marocaine de la « COP of action », sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI, a réussi a mobilisé plus de 70 Chefs d'Etat et de gouvernements au Sommet de Haut Niveau, a-t-il précisé, ajoutant que la COP22 a permis d'atteindre le chiffre de 111 pays ayant déposé les instruments de ratification de l'Accord de Pari. M. Medrek s'est félicité, dans ce cadre, de l'engagement de l'Australie pour son annonce forte lors de la COP22 en ratifiant l'Accord de Paris et l'Amendement de Doha au Protocole de Kyoto. Par ailleurs, M. Medrek a mis l'accent sur les efforts du Maroc pour accompagner les pays qui sont vulnérables aux effets du changement climatique, notamment les pays du continent africain. En félicitant les acteurs non étatiques pour leur rôle et mobilisation lors de la COP22, M. Medrek a précisé que le Maroc a voulu faire en sorte que la société civile, les groupes de jeunes, la communauté académique et les représentants des entreprises aient les moyens de jouer leur rôle majeur sur cette question. Il a souligné, à cet égard, que ces acteurs contribueront activement à sensibiliser le public aux défis du changement climatique et à soutenir la diplomatie officielle en faisant pression sur les décideurs politiques des pays développés à mettre en œuvre leurs promesses. S'agissant de la question du financement, le diplomate n'a pas manqué d'indiquer qu'il était temps pour les pays développés de prendre leurs engagements afin de mobiliser les 100 milliards de dollars US d'ici 2020 pour soutenir l'action climatique des pays en développement. M. Medrek a souligné que chaque pays doit croire qu'un changement est possible et mettre en place des politiques nationales qui tiennent compte de la nécessité de préserver son propre environnement, sans scarifier la croissance économique, et même en créant plus d'opportunités d'emploi, dans le cadre de l'approche de croissance verte. Il a rappelé, à cet effet, que le Maroc s'efforce de récolter le triple avantage de s'adapter au changement climatique, de réduire son impact et de créer de nouvelles opportunités. A cet égard, M. Medrek a indiqué que le Royaume a construit l'une des plus grandes centrales solaires au monde, dans le cadre d'un plan global visant à générer 42% de l'électricité en 2020 et 52% de ses besoins en électricité à partir d'énergies renouvelables d'ici 2030. Parallèlement, toutes les subventions au diesel, à l'essence et au mazout lourd ont été levées pour encourager une utilisation plus efficace de l'énergie et libérer des ressources pour investir dans la transformation en économie verte, a-t-il ajouté. M. Medrek n'a pas manqué de rappeler que le Maroc a mis en place le « Prix Mohammed VI pour le climat et le développement durable », d'une valeur d'un million de dollars et qui sera accordé chaque année, aux projets les plus innovants, lors des prochaines COP. Pour conclure, M. Medrek a souligné que le Royaume du Maroc œuvrera pendant la durée de sa présidence de la COP à renforcer les acquis et à obtenir des résultats concrets avant de passer le relais au Fiji, pays qui assurera la présidence en 2017. Co-organisée par l'ANU en coopération avec le Haut-Commissariat du Canada, l'Ambassade du Maroc à Canberra et le Haut Commissariat de Papouasie-Nouvelle-Guinée, la Conférence sur les « Outcomes » de la COP22 et de la mise en œuvre de l'Accord de Paris, a connu la participation de plusieurs experts qui viennent de rentrer de la COP22, plusieurs ambassadeurs, des représentants du gouvernement australien et de plusieurs chercheurs dans le domaine de l'environnement. Elle a été animée par le Mark Howden, directeur de l'Institut de changement climatique de l'ANU et modéré par Mme Angela McDonald-Smith, journaliste à l'Australian Financial Review, qui a reçu le Prix de journalisme UE-Qantas 2016 en marge de la Conférence.