Le gouvernement a pu faire face, lors de son mi-mandat, aux effets de la crise économique mondiale et des changements climatiques, a affirmé, mardi à Rabat, le Premier ministre, Abbas El Fassi. L'économie nationale a enregistré un taux de croissance de plus de 5 pc en 2009, soit le taux le plus élevé dans la zone euro-méditerranéenne, au moment où plusieurs économies voisines sont entrées en récession, a précisé M. El Fassi, qui répondait aux interventions des députés lors de l'examen de la déclaration gouvernementale présentée la semaine dernière devant la chambre des représentants. Il a indiqué que les performances de l'économie nationale ont permis la préservation des emplois et la réduction du taux de chômage, qui est passé de 9,8 pc en 2007 à 9,1 pc en 2009, à la faveur des grands chantiers structurants et des efforts du secteur privé, qui joue un rôle important dans ce domaine. Il a souligné, d'autre part, que le gouvernement a pu faire face aux effets des inondations à travers le soutien direct des personnes affectées, la création du Fonds de solidarité pour faire face aux catastrophes naturelles, la promulgation de la loi relative aux catastrophes naturelles et l'adoption d'un programme de protection contre les inondations. Par ailleurs, le Premier ministre a rappelé le lancement d'une nouvelle génération de stratégies sectorielles intégrées basées sur une approche de gestion des projets, à partir d'objectifs chiffrés et de résultats fixés, tout en assurant les ressources financières et humaines, ainsi que les mécanismes nécessaires pour l'évaluation et le contrôle. Il s'agit de stratégies dans les secteurs de l'agriculture, de l'énergie et des énergies renouvelables, des nouvelles technologies, de l'eau et de l'environnement, du tourisme, de l'industrie, de l'artisanat, de la pêche maritime et de la logistique, a-t-il précisé. Sur le plan social, le Premier ministre a indiqué que le gouvernement a franchi d'importantes étapes sur la voie du renforcement des mécanismes de protection sociale, aussi bien à travers l'élargissement du panier des soins proposés dans le cadre de l'Assurance maladie obligatoire (AMO) que la généralisation graduelle de la couverture médicale à de nouvelles catégories socioprofessionnelles comme les agriculteurs, les étudiants, les artisans et autres professions libérales. Il a fait part, dans ce sens, de l'intention du gouvernement de généraliser très prochainement le Régime d'assistance médicale aux populations démunies (RAMED) à l'ensemble des régions du Royaume. Le Premier ministre a également indiqué que le gouvernement a mis en place un programme pour améliorer l'offre de soin à traves tous le pays, ce qui constitue un pilier essentiel pour le renforcement de la cohésion sociale et de la solidarité.
M. El Fassi a souligné, par ailleurs, l'amélioration notable des indicateurs de développement humain, grâce à l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) et les choix sociaux du gouvernement, rappelant que les institutions internationales affirment que le Maroc est sur la bonne voie pour réaliser les objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Il a fait état de la baisse du taux de pauvreté de 14,2 pc en 2004 à 9,1 pc en 2007, ce qui a permis au Maroc de réaliser l'Objectif du millénaire relatif à la lutte contre la pauvreté avant les délais impartis. Le Premier ministre a mis l'accent, d'autre part, sur l'importance de la réforme du secteur de la justice que le gouvernement lui accorde un intérêt particulier, en oeuvrant pour le renforcement de l'indépendance, d'équité et l'efficacité du système judiciaire marocain. M. El Fassi a souligné également les efforts du gouvernement dans le domaine de la moralisation de la vie publique et de la lutte contre la corruption, rappelant, dans ce cadre, la création d'Instance centrale pour la prévention de la corruption (ICPC), qui a contribué à la préparation de la stratégie nationale de lutte contre ce fléau. Sur le plan politique, le Premier ministre a évoqué les défis réels de la construction d'un Maroc fort et solidaire, où toutes les composantes de la société devraient envisager l'avenir avec responsabilité et mobilisation dans le but de préserver les acquis démocratique et adhérer, en même temps, au chantier de réforme du champ politique. Il a réitéré, à cet égard, la détermination du gouvernement à s'engager dans des concertations avec les partis politiques pour mener des réformes politiques en perspective des élections législatives de 2012, afin de renforcer l'édifice démocratique et moraliser le paysage politique et la chose électorale, à travers la lutte contre les aspects négatifs qui nuisent aux élections, dont l'utilisation de l'argent, la consécration de la culture et des valeurs démocratiques, basées sur le respect des institutions constitutionnelles et la concurrence politique. Le Premier ministre a mis l'accent également sur "les acquis importants" que le Maroc a réalisés au sujet de la question de l'intégrité territoriale du Royaume, grâce au projet du plan d'autonomie, proposé par SM le Roi Mohammed VI, qui a été favorablement accueilli par des pays puissants au sein du conseil de sécurité de l'ONU et de la communauté internationale.