Le Maroc a joué un rôle actif dans les débats et avancé des propositions concrètes lors des travaux préparatoires de la première conférence des ministres des pays du dialogue méditerranéen "5+5", chargés de l'Environnement et des énergies renouvelables, qui aura lieu, lundi et mardi prochain à Oran (Algérie), a déclaré dimanche M. Toufik Adyel, chef de la division des Etudes économiques et juridiques au ministère de l'Energie, des mines, de l'environnement et de l'eau. -(Envoyé spécial Miloudi Belhamri)- M. Adyel qui a participé, samedi et dimanche à Oran, aux côtés d'autres spécialistes des pays du dialogue "5+5", aux travaux préparatoires de la conférence, a confié à la MAP que les "discussions ont été très constructives" et que les intervenants se sont fixés pour objectif de soumettre aux ministres "une déclaration finale, équilibrée et ambitieuse" à la faveur de l'avenir des pays de la région et des générations futures. Après avoir rappelé que cette conférence fait suite à une recommandation des ministres des Affaires étrangères des pays de l'initiative "5+5" d'engager des concertations autour de la question de l'environnement, en vue d'identifier les opportunités de coopération et d'intégration régionale dans ce domaine "important et global", l'expert marocain a survolé les principaux thèmes abordés lors des travaux préparatoires, citant notamment ceux relatifs aux changements climatiques, aux ressources hydriques, à la lutte contre la pollution marine, au traitement des déchets et aux énergies renouvelables. Concernant le premier thème, M. Adyel a souligné que l'accord de Copenhague sur les changements climatiques, auquel plus de 140 pays ont souscrit, dont le Maroc, "constitue une étape vers la mise en place d'un outil global et juridiquement contraignant", à même de mener ces pays à adopter des programmes allant dans le sens de l'atténuation des effets des changements climatiques, signalant qu'à quelques mois de la tenue de la conférence des parties, prévue en décembre prochain à Cancun, les problématiques soulevées contribueront à la mise en commun des efforts au niveau régional dans la perspective d'autres conventions internationales. M. Adyel a, en outre, expliqué que dans un contexte caractérisé par l'avancée du désert, d'une part, et par les changements climatiques, d'autre part, les ressources en eau constituent un domaine "hautement prioritaire pour nos pays, notamment le Maroc", ajoutant que cette question a retenu l'attention des participants, qui se sont montrés convaincus que "l'eau va poser un problème majeur à moyen et surtout à long terme, si l'on s'y prend pas à temps". Il a aussi noté que l'accent a été mis sur l'impérieuse nécessité de mettre en commun les efforts en matière de préservation de la biodiversité, de lutte contre la pollution marine et de gestion intégrée du littoral, ainsi que sur la gestion des déchets. Concernant ce dernier sujet, il a fait savoir qu'il a été examiné sous ses deux aspects, à savoir le déplacement frontalier des déchets dangereux ou qui peuvent l'être et la collecte et la gestion, et parfois la valorisation, des déchets ménagers urbains ou assimilés. Au volet énergies renouvelables, il a mentionné que celles-ci, de par leur propreté, constitue une composante dans l'action visant l'atténuation des effets des changements climatiques, faisant remarquer que les pays du Sud de la Méditerranée, qui disposent d'un potentiel important en la matière, notamment le solaire et l'éolien, pourraient à terme exporter de l'énergie verte vers l'Europe. Il a rappelé à ce sujet que le Maroc, où plusieurs chantiers sont ouverts, ambitionne d'atteindre une production d'énergie éolienne de plus de 1500 mégawatts à l'horizon 2012, à laquelle viendrait s'ajouter celle prévue dans le cadre du projet national d'énergie solaire. Outre M. Adyel, la délégation marocaine ayant participé aux travaux préparatoires de cette conférence est composée, notamment, de MM. Abderrahim El Hafidi, directeur de l'électricité et des énergies renouvelables au ministère de l'Energie, des mines, de l'environnement et de l'eau, et Mohamed Benjelloun, consul général du Maroc à Oran.