Les ministres des pays de la Méditerranée occidentale chargés de l'Environnement des Energies renouvelables, réunis en conférence à Oran (Algérie) dans le cadre du groupe de dialogue 5+5, ont adopté lundi une série de recommandations allant dans le sens de l'intensification de leur coopération, notamment en matière d'adaptation au changement climatique, de préservation de la diversité biologique, de lutte contre la pollution marine et d'efficacité énergétique. -Envoyé spécial: Belhamri Miloudi- Au terme des travaux de leur 1ère Conférence consacrée à l'environnement et aux énergies renouvelables, les ministres du groupe "5+5" ont adopté la "Déclaration d'Oran" dans laquelle ils estiment "indispensable de faire de l'adaptation au changement climatique une priorité dans les initiatives de développement de la région" et soulignent "la nécessité d'élaborer des programmes de coopération visant à renforcer les capacités des pays de la région les plus vulnérables". Ils ont, dans ce sens, appelé à l'intégration des stratégies d'adaptation aux effets du changement climatique dans les politiques, programmes et activités de développement régionaux et mis l'accent sur "l'importance des mesures d'atténuation pour limiter les émissions de gaz à effet de serre afin de contribuer à l'effort global de leur stabilisation dans l'atmosphère, de la formulation de projets éligibles au Mécanisme de développement propre et leur multiplication dans les pays du Dialogue 5+5". Ils se sont également prononcés pour l'encouragement des "échanges de bonnes pratiques issues des plans climat nationaux des pays 5+5 pour élaborer à terme un noyau commun de principes dans la lutte contre le changement climatique", ainsi que pour la concertation "en vue de la conclusion d'un accord global juridiquement contraignant lors de la 16ème Conférence des Parties à la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique et la 6ème réunion servant de Conférence des parties au Protocole de Kyoto", prévue à Cancun (Mexique) en décembre prochain. En matière de diversité biologique, ils ont notamment affirmé leur "volonté de la mise en place d'une coopération mutuellement bénéfique en faveur de la préservation de la faune et de la flore de la région et à la promotion des synergies entre les instruments régionaux de lutte contre la pollution marine et les stratégies en vigueur en matière de protection de la biodiversité et de lutte contre les risques engendrés par les espèces invasives dangereuses". La même volonté a été exprimée au sujet de la gestion intégrée des zones côtières et de la lutte contre la pollution marine, à travers des actions d'encouragement de développement à moyen-terme d'une planification intégrée des zones côtières entre les pays du dialogue 5+5, "la promotion d'un partenariat efficace entre les opérateurs du secteur de l'énergie pour la création d'un système d'alerte précoce à la pollution et l'implication des ONGs spécialisées et le renforcement des législations locales dans le domaine de la pollution marine". Concernant les ressources en eau, les ministres se sont engagés à "améliorer l'accès des populations à l'eau potable et aux services d'assainissement, la gestion intégrée et le développement des ressources en eau, à optimiser leur utilisation et à assurer la sécurité contre les inondations, les sécheresses, la pollution et autres risques liés à l'eau par le biais de la coopération technique entre les deux rives de la Méditerranée". Ils ont aussi appelé à l'adoption de la stratégie de l'eau en Méditerranée, ainsi qu'à l'échange d'informations et d'expériences sur la mobilisation des ressources, notamment par le dessalement de l'eau de mer, le traitement et la réutilisation des eaux usées et la protection et la reconstitution des nappes souterraines" et se sont déclarés disposés à "multiplier les efforts pour le perfectionnement des méthodes d'irrigation existantes afin de faire face aux effets néfastes du stress hydrique sur le secteur agricole, en introduisant des méthodes culturales visant une économie de l'eau et l'adaptation au changement climatique". En outre, ils se sont déclarés "favorables à la mise en place d'un partenariat en matière de lutte contre la désertification et pour la création de synergies intégrant les pouvoirs publics, les collectivités locales et les ONGs en vue de faire face à ce phénomène", tout en plaidant pour le renforcement de la coopération dans le cadre du Programme d'action sous-régional de lutte contre la désertification et pour la mise en place d'une collaboration scientifique et technique en matière d'adaptation à la sécheresse". A propos de la gestion des déchets, les ministres ont réitéré leur engagement à veiller à la mise en oeuvre des dispositions des accords internationaux concernant la surveillance et le contrôle des mouvements transfrontaliers des déchets dangereux, non dangereux et de matières recyclables et souligné "la nécessité de règlementer les déplacements des déchets par le biais de lois nationales qui rendent ces accords contraignants". Pour ce qui est des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, ils ont souligné, notamment "l'importance d'un transfert vers les pays du Sud de technologies propres, du savoir-faire et d'expertise qui doit impérativement accompagner les actions de partenariat dans ces domaines", tout en insistant Sur "la nécessité d'instaurer des partenariats entre les pays du dialogue 5+5 pour la réalisation de projets concrets gagnant/gagnant dans une vision de développement durable, intégrant la maitrise des technologies de production, le développement de clusters industriels (à), la formation et la recherche-développement". La création de groupes de travail spécialisés chargés d'étudier et de soumettre des propositions concrètes relatives à l'intégration de l'énergie renouvelable dans l'exploitation et le développement des réseaux de transport et des interconnexions électriques entre les pays du dialogue 5+5 et le renforcement des outils juridiques, réglementaires et financiers nécessaires à cette fin, figurent également parmi les recommandations. A rappeler que Mme Amina Benkhadra, ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, a prononcé une allocution lors da la séance d'ouverture de la Conférence dans laquelle elle a appelé à une plus grande solidarité entre les deux rives de la Méditerranée pour préserver l'écosystème de cette mer, patrimoine commun à tous les peuples de cette région et rappelé les avancées réalisées par le Royaume dans les domaines de la préservation de l'environnement et du développement des énergies propres. En marge des travaux de la Conférence, Mme Benkhadra a eu une série d'entretiens avec ses homologues européens et maghrébins sur les questions intéressant les domaines de l'environnement et des énergies renouvelables. Le groupe du dialogue méditerranéen 5+5 regroupe les cinq pays de l'Union du Maghreb (UMA) et cinq pays de l'Union européenne riverains de la Méditerranée occidentale.