Un large mouvement de solidarité s'est constitué autour d'anciens mineurs marocains de la région Nord-Pas-de-Calais (nord de la France), mobilisés pour dénoncer "l'échec du plan social" qui leur a été réservé à la fin des années 1980 et réclamer notamment le rétablissement de leur droit au logement. Ces anciens mineurs, dont un collectif de 140 occupe depuis une semaine le site de l'Agence nationale pour la Garantie des droits des Mineurs (ANGDM), à Noyelles sous Lens (Pas-de-Calais), affirment avoir fait l'objet d'une "fausse conversion", lorsqu'ils avaient signé en 1987 un plan social qui les a exclus du statut de mineur et de ses avantages (chauffage et logement gratuits). Les emplois de remplacement qui leur ont été proposés au moment de la fermeture des mines se sont avérés précaires et beaucoup ont vécu de longues périodes de chômage. Aujourd'hui à la retraite, ils perçoivent des pensions qui ne leur permettent pas de payer leur loyer et se trouvent désormais menacés d'expulsion des logements qu'ils ont toujours occupés, dénonce leur Comité de soutien qui compte de nombreuses associations, personnalités et élus de la région, dont Guy Delcourt député et Maire de Lens. Face au silence observé par l'ANGDM vis-à-vis de leurs doléances, ces anciens mineurs ont dressé une grande tente dans la cour de l'Agence. Lundi, le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Béthune, saisi par l'ANGDM, a ordonné l'évacuation du site. Des centaines de personnes, dont des membres de familles des anciens mineurs et des sympathisants ont défilé le même jour à Lens. Une délégation des manifestants a été également reçue par la sous-préfète qui leur a proposé une réunion de négociation avec l'ANGDM, jeudi matin, a déclaré à la MAP le président de l'Association des Anciens mineurs marocains du Nord Pas-de-Calais (AMMN), Abdellah Semate. Les manifestants se sont ensuite dirigés vers la mairie de Lens, où une délégation a de nouveau été reçue par M. Guy Delcourt député, Maire de Lens qui a exprimé sa solidarité avec les anciens mineurs.