Les anciens mineurs marocains, qui occupaient depuis plusieurs jours la cour de l'Agence nationale pour la garantie des droits des mineurs (ANGDM) à Noyelles sous Lens (Nord de la France), ont décidé de suspendre leur mouvement après que l'Agence ait accepté d'examiner leur dossier au cas par cas. Cette décision a été prise suite à un protocole d'accord, conclu jeudi sous les auspices de la Sous-préfet de Lens, lors d'une réunion entre des représentants de l'ANGDM, du collectif des anciens mineurs, qui réclament notamment le rétablissement de leur droit au logement que leur garantit le statut de mineur. En vertu de l'accord, conclu en présence d'un médiateur choisi par les deux parties et des représentants de membres du comité de soutien des anciens mineurs, l'ANGDM a accepté d'étudier chacun des 138 dossiers transmis par l'Association des Anciens mineurs marocains du Nord Pas de Calais (AMMN). Elle s'engage aussi à "faciliter pour les mineurs marocains en difficultés sociales l'émergence de solutions auprès des organismes" concernés, selon le document de l'accord que la MAP a pu consulter. Un groupe constitué de l'ANGDM, du médiateur Daniel Dernoncourt et de trois représentants de l'AMMN "examinera chaque dossier au cas par cas pour convenir du traitement le mieux adapté à ses spécificités". Ce groupe tiendra sa première réunion jeudi prochain et aura pour objectif d'examiner chacun des dossiers avant fin juin 2010, selon le document. Le médiateur Daniel Dernoncourt, également adjoint au Maire de Liévin, s'est engagé à intervenir auprès de la Soginorpa et de la SIA, gestionnaires des biens immobiliers des compagnies minières qui employaient les anciens mineurs, "pour geler les procédures d'expulsion dans l'attente de la fin de l'examen des dossiers". Les anciens mineurs ont, pour leur part, accepté de démonter la tente qu'ils avaient dressée à l'entrée des locaux de l'ANGDM, le 13 courant, date du début de leur mobilisation pour dénoncer l'échec du plan social qui leur a été réservé à la fin des années 80 lors de la fermeture des mines dans le nord de la France et réclamer notamment le rétablissement de leur droit au logement. Ils avaient fait l'objet, selon eux, d'une "fausse conversion". En signant, en 1987 au moment de la fermeture des mines, un plan social qui les a exclus du statut de mineur et de ses avantages (chauffage et logement gratuits), des emplois de remplacement leur ont été proposés, mais se sont avérés précaires et beaucoup ont vécu de longues périodes de chômage. Aujourd'hui à la retraite, ils perçoivent des pensions qui ne leur permettent pas de supporter le loyer et se trouvent désormais menacés d'expulsion des logements qu'ils ont toujours occupés.