Ils étaient des milliers de cinéphiles à avoir fait le déplacement à Tétouan pour assister à la 16éme édition du festival international du cinéma méditerranéen qui s'est déroulé du 27 mars au 3 avril. Par: Omar Er-rouch. Une messe de cinéma aux bienfaits médiatiques, touristiques et économiques pour la Colombe blanche. "Le festival est une vitrine qui met en valeur les potentialités culturelles et touristiques de la ville et de la région," estime M. Mohamed Idaomar, président de la commune urbaine de Tétouan. "Il crée également un dynamisme économique et touristique et donne à la ville une aura et un rayonnement à l'international" souligne, pour sa part, M. Abdelali Rahmani, délégué provincial du ministère du à Tétouan. -Silence...on tourne ! Pendant huit jours, l'image de la "fille de Grenade" s'est bien exportée par le biais des médias nationaux et internationaux présents et par le bouche-à-oreille. Que du bien pour la ville! TV5 Monde, Al-Jazeera Documentaire et Nile Cinéma étaient là pour couvrir l'événement. Le meilleur moyen d'offrir un rayonnement à l'international au festival et à la ville. Au total, quelques 120 journalistes nationaux et internationaux ont été accrédités pour couvrir cette fête de cinéma méditerranéen: la compétition officielle dans les catégories long métrage, court métrage et documentaire, les débats, les rencontres avec les artistes, les ateliers etc. Mais les journalistes ont également braqué leurs caméras et leurs regards sur le charme de la colombe blanche. La Médina de Tétouan, classée patrimoine de l'humanité, les salles de cinéma au style Art-Déco et les souks exotiques font, en autres monuments, le charme et la fierté de la ville. Et pour mettre la cerise sur le gâteau, il faut bien dire que les autorités ont mis les bouchées double. "Dans notre culture, quand on reçoit un invité, on prépare la demeure. On a veillé à ce que la ville soit sur son trente et un pour accueillir ses hôtes", note M. Idaomar. -Qui a dit basse saison ? "Désolé, il n'y a plus de chambres disponibles!". Cette phrase a été le leitmotiv des hôteliers des villes de Tétouan, M'diq et Fnideq , bien que l'on n'est encore qu'en avril. Les invités, les journalistes et les cinéphiles venus assister à cette messe du cinéma ont "conquis" les hôtels de la région, stimulant un dynamisme touristique exceptionnel pour la période de la basse saison. "On assiste à une activité exceptionnelle grâce au festival" souligne M. Mohamed Ismaili, premier réceptionniste à l'Hôtel Golden Beach à M'diq, l'un des sept lieux choisis par les organisateurs pour abriter les festivaliers. "Le taux d'occupation moyen pendant cette semaine affiche une moyenne de 90pc " note M. Ismaili, juste avant de présenter les mêmes excuses à un client venu passer le week-end à M'diq: " Désolé, plus de chambres disponibles!" "En temps normal, les hôtels de la région affichent un taux d'occupation entre 10pc à 15pc, mais grâce au festival on a fait le plein," fait savoir M. Ismaili, appelant de ses voeux à encourager ces festivals, notamment en période de basse saison. -Le menu s'il vous plaît...! Le festival c'est également des dizaines de milliers de personnes, un beau monde qui a besoin de se nourrir et de se divertir. Cela a un impact direct sur l'activité des restaurants et des cafés, qui ont multiplié leur chiffre d'affaires. "Des stars et des invités du festival viennent dîner dans notre restaurant dans une période ou l'activité est presque au point mort ", se félicite Said, employer d'un restaurant à M'diq. Même son de cloche chez Omar, propriétaire d'un snack en plein centre de Tétouan qui "Le festival a donné un souffle fort à notre activité. On refuse même des clients faute d'espace". Les cafés de la région, surtout à Tétouan, se remplissent de clients étrangers à la ville, venus déguster un bon thé à la menthe ou une tasse de café chaud avant d'investir les salles obscures pour goûter à un menu du jour, cette fois cinématographique. -L'artisanat séduit les cinéastes Claudia Cardinale, Réha Erdem ou encore Pelin Esmer sont autant de cinéastes qui ont arpenté les ruelles sinueuses des souks de la médina de Tétouan pour s'approvisionner en articles d'artisanat local. "Les touristes étrangers ont aimé nos produits", explique Si Mohamed d'un ton fier. Interrogé sur son chiffre d'affaires, le vieil artisan et l'un des vétérans du souk se suffit d'un " Hamdouallah ". En effet, les artisans refusent de divulguer leur chiffre d'affaires, mais ils sont néanmoins unanimes à souligner l'importance du festival et son impact sur leur revenu. Mais quant aux touristes nationaux, la destination la plus prisée reste la ville de Fnideq. "J'ai acheté des vêtements, des couvertures et quelques produits alimentaires, " affirme Noureddine, un journaliste qui a saisi un moment de trêve du festival pour faire un petit saut au marché de Fnideq. "Des souvenirs pour ma femme et mes enfants, " ajoute-t-il. -Vivement le festival! Pour le président de la commune urbaine de Tétouan, ce festival et les événements culturels similaires sont des vecteurs pour le développement de la ville. "Tétouan n'est pas une ville industrielle ou agricole, mais elle cherche à s'imposer en tant que ville touristique et culturelle par excellence." "Ce festival crée une dynamique économique et touristique et offre une bonne opportunité pour commercialiser l'image de Tétouan. Les invités du festival sont désormais ses ambassadeurs " affirme M. Idaomar. Il souligne également l'importance de ce genre d'événements dans le processus d'inciter le secteur privé à investir dans le tourisme. M. Abdelali Rahmani indique que la ville a tous les atouts pour drainer une clientèle aussi diversifiée que riche de par ses potentialités touristiques et culturelles. "Le festival est une belle initiative qu'il faut encourager parce que ce type de manifestations est de nature à booster l'activité touristique au niveau de cette destination, surtout pendant la basse saison où l'activité connaît un net fléchissement" ajoute-t-il. Selon lui, Tétouan gagnerait à multiplier les festivals et les rencontres qui sont de nature à donner un plus au tourisme dans cette destination, qui connaît plusieurs projets de développement.