Le Maroc, fort de son programme de réformes économiques et de ses grands atouts, a été la véritable vedette de la conférence sur les investissements au Maghreb, tenue vendredi à Londres avec la participation de l'Algérie et de la Tunisie. Par Abdelghani Aouifia Plusieurs intervenants lors de cette rencontre, qui a réuni des hommes d'affaires britanniques et des responsables des trois pays, ont souligné l'importance des projets de développement lancés au Maroc. Le port Tanger-Med et l'ambitieuse politique de développer les énergies renouvelables ont bénéficié d'une attention particulière. "Tanger-Med est un port colossal qui va changer la donne dans le sud de la méditerranée tout comme celui de Jabal Ali dans la région du Golfe", a indiqué M. Michael Thomas, directeur général de la Middle-East Association (MEA), coorganisatrice de la conférence avec le département britannique du commerce et des investissements (UKTI). Le Maroc, qui a été représenté par une forte délégation, a présenté ses divers atouts devant des opérateurs économiques en quête d'opportunités dans la région nord-africaine. Des documents, distribués par les organisateurs, soulignent les efforts consentis par le Maroc pour drainer davantage d'investissements étrangers notamment dans les domaines de l'industrie, du tourisme, de la pêche, du transport maritime, de l'immobilier et des mines. L'industrie automobile et aéronautique "sont des secteurs qui doivent bénéficier d'une attention particulière de la part des investisseurs", lit-on dans l'un de ces documents, qui revient également sur les grands projets d'infrastructure et de développement dans la métropole casablancaise, centre économique du Maroc. Comme l'a expliqué à la MAP M. Fathallah Sijilmassi, directeur général de l'Agence marocaine de développement des investissements (AMDI), la conférence de Londres, outre son thème global qui est la région maghrébine, "a été l'occasion de valoriser les opportunités d'investissement au Maroc". "Dans toute la région du Maghreb, le Maroc est le pays qui présente les opportunités d'investissements les plus concrètes, significatives, diversifiées et structurées", a ajouté le responsable, relevant que les projets présentés par la délégation marocaine offrent des opportunités réelles pour les investisseurs britanniques. "De nombreuses initiatives sont prévues, sous l'impulsion de l'ambassade marocaine à Londres, pour promouvoir les investissements britanniques au Maroc", a noté le Directeur général de l'AMPI, soulignant l'intérêt grandissant de la communauté d'affaires britannique au Maroc. Par ailleurs, la situation en Algérie a retenu l'attention lors de cette conférence non pas eu égard aux "opportunités" dans ce pays, mais aux difficultés que les hommes d'affaires y rencontrent. Des intervenants britanniques, dont l'ambassadeur du Royaume-Uni à Alger, M. Andrew Henderson, ont tenté tant bien que mal de convaincre l'assistance que ce pays offre des opportunités même s'il est toujours perçu comme une destination "trop compliquée voire trop dangereuse eu égard aux problèmes de sécurité" Lady Olga Maitland, qui est intervenue dans le même cadre, a relevé que l'Algérie "demeure inconnue pour le monde extérieur" et "ignorée par la communauté d'affaires britanniques", rappelant que l'Algérie a vécu "une période turbulente". D'autres intervenants ont rappelé l'adoption par l'Algérie du système socialiste pendant environ 25 ans ainsi que la violence civile qui y a sévi durant les années 1990 et qui a provoqué une fuite massive de personnes qualifiées. Ils ont également relevé que contrairement au Maroc et à la Tunisie, l'Algérie ne dispose pas d'une économie diversifiée, le gaz naturel étant la principale source de revenu. Placée sous le patronage du Prince Andrew, Duc de York, la MEA, qui a organisé la conférence, est l'agence britannique la plus importante qui se consacre à la promotion des relations de coopération commerciale et économique entre le Royaume-Uni et la région du Moyen-Orient. Mise en place en 1961 en tant qu'association à but non lucratif, la MEA regroupe plus de 400 grandes compagnies britanniques, contrôlant plus de 70 pc du commerce britannique avec la région du Moyen Orient.