Améliorer et diversifier le produit, redoubler d'efforts de promotion, et accroître la capacité d'accueil, telle est la voie tracée par les professionnels du tourisme à Agadir pour relancer une station qui cherche à tirer le maximum de la reprise attendue de l'industrie touristique mondiale après une année 2009 marquée du sceau de la morosité économique. -Par Omar Achy- "Nous allons continuer notre mobilisation dans le cadre d'une approche participative entre professionnels, autorités locales et élus pour promouvoir et améliorer le produit touristique d'Agadir et sa région", a déclaré le président du Conseil régional du tourisme (CRT), Abderrahim Oummani, réélu, mardi, pour un nouveau mandat à la tête de cette instance. Malgré une crise économique mondiale, à laquelle s'est ajoutée l'incertitude liée à la pandémie de la grippe A, l'activité touristique dans la première station balnéaire nationale n'a chuté, en 2009, que de 3,09 pc en termes d'arrivées et de 3,61 pc en termes de nuitées par rapport à 2008. Le taux d'occupation moyen des hôtels de la ville a été de 50 pc contre 52 pc une année avant. Ces chiffres "ne nous ont pas satisfaits, mais restent tout de même encourageants au regard des baisses accusées dans d'autres stations balnéaires concurrentes", a indiqué M. Oummani. Cette capacité de résistance n'a été possible, selon lui, que grâce aux actions de promotion menées sur les marchés stratégiques de la station et au partenariat entre décideurs régionaux et nationaux en vue de booster le produit Agadir. +MAINTENIR L'ESPRIT DE COOPERATION ENGENDRE PAR LA CRISE+ Pour tirer profit de la reprise attendue cette année, le président du CRT d'Agadir a insisté sur la nécessité de maintenir "l'esprit de coopération et de partenariat engendré par la crise". Dans son plan d'action, M. Oummani a ainsi invité les membres du Conseil régional du tourisme à redoubler d'efforts pour la promotion de la destination sur les principaux marchés émetteurs, notamment européens, et d'oeuvrer ensemble pour l'amélioration et la diversification du produit. En partenariat avec l'Office national marocain du tourisme (ONMT), une campagne de promotion agressive a été lancée depuis l'année dernière au niveau des marchés stratégiques de la ville, avec une présence en force dans les grands foires et salons du tourisme. La question de la desserte aérienne de la ville, un des problèmes épineux pour le secteur, n'est pas en reste. Dès 2009, de nouveaux vols sont programmés à partir de villes européennes (Bruxelles, Londres, Liverpool et Marseille), ainsi que des vols directs à partir de Moscou, Varsovie, Lyon et Zurich. C'est là le fruit de longues négociations avec la compagnie nationale, Royal Air Maroc, et des compagnies low cost comme Easyjet, Raynai ou Jet4you, assurent les professionnels.
+UN ENORME POTENTIEL ENCORE A FAIRE VALOIR+
Devant la réunion du CRT, le wali de la région du Sous-Massa-Draa et gouverneur de la préfecture d'Agadir Idda outanane, Mohamed Boussaid a relevé qu'il faudrait désormais tenir compte du fait qu'Agadir, longtemps auréolée du titre de première station balnéaire nationale, fait face aujourd'hui à une âpre concurrence non seulement de la part de stations étrangères mais également nationales, comme El Jadida ou encore Saidia. En fin connaisseur de l'industrie touristique, pour avoir dirigé le département du tourisme et de l'artisanat pendant trois ans environ, M. Boussaid reste confiant. Le tourisme dans la région est l'un des secteurs où "la marge de progression" est encore immense au vu de l'énorme potentiel encore à exploiter, a-t-il dit. Unanimes sur le diagnostic, professionnels, autorités locales et élus semblent afficher un front commun sur les voies à suivre pour booster l'activité touristique à Agadir, en partenariat avec l'ONMT et le ministère de tutelle. Ils ont promis une démarche globale au niveau de tous les volets du secteur, allant de l'amélioration de la qualité des prestations, à la stimulation de l'investissement dans la rénovation des hôtels et le renforcement de la capacité d'hébergement, en passant par le développement de nouvelles niches comme le tourisme rural ou le tourisme des congrès et une meilleure animation culturelle et artistique de la ville.