La profanation de la Mosquée de Castres, située au Sud de la France, a soulevé une large vague de condamnations dans l'Hexagone où partis politiques et mouvements associatifs dénoncent des "actes scandaleux et intolérables portant atteinte aux valeurs fondamentales de la République". Le Porte-parole du parti présidentiel "Union pour un Mouvement Populaire" (UMP), Dominique Paillé, a qualifié cette profanation, survenue dans la nuit de samedi à dimanche, d'"actes scandaleux et intolérables portant atteinte aux valeurs fondamentales de notre République". L'UMP "attend avec impatience que les auteurs de ces faits abjects soient rapidement arrêtés et sévèrement condamnés. Elle exhorte police et justice à tout mettre en oeuvre pour identifier les responsables dans les meilleurs délais", a-t-il ajouté. L'ancien secrétaire national du Parti socialiste (PS) à l'égalité, Faouzi Lamdaoui, a exprimé dans un communiqué son "indignation face à ces actes barbares répétés", demandant "une enquête efficace et des sanctions exemplaires contre les auteurs de cette profanation". M. Lamdaoui, également membre du Conseil national du PS, affirme observer "avec inquiétude la recrudescence des agressions contre les Français de confession musulmane et demande au ministre de l'Intérieur de prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter que de tels actes se reproduisent". De son côté, "SOS Racisme" estime que "la violence des inscriptions, à caractère nazi et xénophobe, vise très clairement, de la part des auteurs de ces méfaits, à laisser entendre qu'un musulman ne saurait être Français". "Nous demandons que, si ces auteurs sont retrouvés, l'enquête soit menée de façon approfondie et s'interroge sur d'éventuelles connections de ces derniers avec des groupes suprématistes ainsi que les éventuelles influences subies", ajoute l'association française dans un communiqué transmis à MAP-Paris. "Nous constatons et déplorons l'existence d'un nombre substantiel de sites internet néonazis dont la lecture a un aspect incitatif potentiellement fort chez des jeunes", souligne le président de "SOS Racisme", Dominique Sopo. Pour sa part, l'"Institut musulman de la Mosquée de Paris" a condamné "avec la plus grande fermeté cette nouvelle atteinte à la liberté de culte d'une mosquée qui a toujours pratiqué un Islam pacifique, du dialogue et du vivre ensemble". Dans le même contexte, le ministre français de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a annoncé dimanche soir à Paris la nomination d'un "préfet-coordonnateur de la lutte contre le racisme et l'antisémitisme". Ce préfet aura "une autorité suffisante sur les acteurs de la sécurité pour, en lien avec le préfet de police et les directeurs généraux de la police et de la gendarmerie, préparer les décisions qui s'imposent chaque fois que nécessaire, pour prévenir et réprimer ces actes inadmissibles", a expliqué le ministre devant l'Union des patrons et professionnels juifs de France (UPJF). Dimanche, le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) avait condamné, "avec la plus grande fermeté" la profanation de la mosquée de Castres, la qualifiant d'acte "raciste et islamophobe qui vise une fois de plus un lieu de culte et de prières". A son arrivée à la Mosquée Bilal de Castres pour la prière d'Assobh, un fidèle avait découvert des inscriptions racistes sur les murs extérieurs de la salle de prière ainsi que des croix gammées et deux pieds et deux oreilles de porc accrochés sur le portail de ce lieu du culte. Des propos xénophobes comme "La France aux Français" et "White power" y ont été inscrits et des papiers sur lesquels étaient dessinés des drapeaux français ont été collés sur la porte. Les autorités locales ainsi que le Maire de la ville et les députés se sont rendus sur place dans la journée de dimanche et ont tous été "unanimes à condamner cet acte".