La proposition d'inscrire le thon rouge sur la liste des espèces interdites à l'exploitation, déposée par la principauté de Monaco devant la conférence de la Convention sur le commerce international des espèces menacées d'extinction (CITES), réunie actuellement à Doha, a été rejetée jeudi après-midi à l'issue d'un débat considéré comme l'un des plus importants de cette 15ème édition de la conférence. Les discussions étaient si animées que la présidence du comité en charge du dossier a été obligée de passer au vote, et enregistrer ensuite le rejet de la proposition monégasque par 68 voix, son approbation par seulement 20 voix et 30 abstentions. Une forte délégation marocaine, conduite par l'ambassadeur du Maroc à Doha M. Abdelaadim Tber, et composée de plusieurs responsables des secteurs concernés, prend part aux travaux de cette conférence, et a activement participé aux débats et au travail de coulisses pour défendre la position du Maroc, qui va dans le sens d'assurer la préservation de l'espèce, tout en protégeant les intérêts socio-économiques des pays concernés. Dans son intervention devant le Comité, M. Tber a appelé au rejet de la proposition de Monaco, arguant que 2000 familles marocaines vivent de la pêche de ce poisson, et que le Royaume met en oeuvre toutes les mesures nécessaires à la préservation de l'espèce. Le diplomate a notamment fait remarquer "l'inutilité" d'inscrire le thon rouge sur la liste des espèces interdites à l'exploitation de la CITES, arguant que le sort de ce poisson est, en fait, dans les mains de la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l'Atlantique (ICCAT), organisation de pêche inter-gouvernementale responsable de la conservation des thonidés et des espèces apparentées de l'océan Atlantique et de ses mers adjacentes.