En rassemblant du 4 au 7 mars à Barcelone un millier de personnalités représentatives des sociétés civiles euro-méditerranéennes et du monde politique de la Région, la Fondation Anna Lindh a confirmé avec éclat son rôle central dans le processus de mise en place de l'Union pour la Méditerranée. C'est le constat qui a dominé la séance de clôture de ce Forum que le président de l'Assemblée Parlementaire Euro-méditerranéenne, M. Abdulhadi El Majali, a qualifié de "sans précédent" dans son allocution, en appelant les Etats, la Commission Européenne et les Elus à "prendre la juste mesure de ce pari réussi et du message lucide et responsable de la société civile méditerranéenne qui a dit à Barcelone son adhésion à l'Union pour peu que celle-ci soit aussi celle de la cohérence entre les priorités des gouvernements et les attentes des sociétés civiles". C'était précisément l'objectif ambitieux et audacieux que s'était fixé la Fondation Anna Lindh en réunissant à Barcelone les acteurs les plus engagés et les plus écoutés dans l'espace euro-méditerranéen à déclaré, pour sa part, le président de la Fondation Anna Lindh, M. André Azoulay en citant Mark Twain qui avait dit "ils savaient que c'était impossible, c'est pourquoi ils l'ont fait", soulignant dans cette perspective les craintes infondées de ceux au Nord et au Sud de la Méditerranée qui "donnaient peu de chances à ce rendez-vous inédit et ouvert avec sérénité à tous les débats et à toutes les opinions". A cet égard, la présence au sein de ce Forum des représentants de la société civile de Gaza, sortis pour la première fois de leur cité assiégée grâce à la détermination de la Fondation Anna Lindh, et leur participation aux débats aux côtés des autres leaders palestiniens venus de Cisjordanie est une illustration éloquente de la tonalité et de l'esprit du Forum de Barcelone, a souligné le Président de la Fondation Anna Lindh. Pour M. Azoulay, la richesse et la pertinence des conclusions qui se sont dégagées de la centaine d'ateliers, de séances plénières et de rencontres thématiques autour desquels s'est articulé le Forum de Barcelone, "a apporté aux décideurs politiques, la feuille de route qui leur faisait défaut pour enraciner l'UPM dans une culture de la parité, de l'altérité et la légitimité". L'engouement spectaculaire suscité par le Forum de Barcelone témoigne dans ce contexte de la capacité de mobilisation de la Fondation Anna Lindh et de la cohérence des attentes qui se sont exprimées pour reconstruire les espaces de mobilité, d'échanges et de partage qui nous manquent, a ajouté M. Azoulay, en rappelant que "les Pères fondateurs de la Fondation Anna Lindh avaient dès le départ compris qu'un projet de l'envergure et de la complexité, qui sont désormais celles de l'Union pour la Méditerranée, ne pouvait avoir de sens que si les paramètres politiques, humains et socioculturels de cette Union étaient pris en compte avec la même priorité que les déterminants exclusivement économiques ou sécuritaires qui ont trop longtemps façonné de manière univoque la logique de l'espace euro-méditerranéen". Pour le Président de la Fondation Anna Lindh, "pour avancer, cet espace a besoin de l'adhésion lucide du plus grand nombre et cette inflexion nouvelle passe par la réappropriation par nos sociétés civiles d'une ambition depuis trop longtemps installée dans les mécanismes d'un partenariat euro-méditerranéen dominé par la culture de l'octroi". "L'Histoire est là pour nous dire qu'aucun dessein de cette importance et de cette complexité n'a trouvé équilibre et pérennité en évoluant en dehors de l'adhésion des homme et des femmes dont on veut façonner la destinée, sans qu'ils soient consultés, impliqués ou effectivement pris en compte et c'est le message de notre Forum", a conclu M. Azoulay, en se félicitant que la Commission Européenne, la Ligue Arabe, le Conseil de l'Europe et l'UNESCO aient choisi cette réunion de Barcelone pour annoncer ou élargir leur partenariat et leur plans d'action communs avec la Fondation Anna Lindh. Rappelons que le Forum de Barcelone s'était ouvert le 4 mars avec les interventions successives du Conseiller de SM le Roi, M. André Azoulay et celle de M. Miguel Angel Moratinos, ministre espagnol des Affaires Etrangères et de la Coopération, ainsi que celles de MM. Stefan Fulle, Commissaire européen à l'élargissement et au voisinage et José Montilla, président du gouvernement autonome de la Catalogne.