Les femmes marocaines sahraouies ont appelé samedi le secrétaire général des Nations-Unies, M. Ban Ki-moon, à exiger du polisario la levée du siège imposé à leurs concitoyennes dans les camps de Tindouf, en territoire algérien. Saisissant l'occasion de la célébration de la journée mondiale de la femme, les femmes marocaines sahraouies ont, dans une lettre lue à l'issue d'une rencontre à Dakhla sur "le rôle de la femme sahraouie unioniste dans le soutien au projet d'autonomie et de la régionalisation élargie", dénoncé les violations au quotidien des droits humains perpétrées dans les camps de Tindouf, notamment à l'encontre des femmes, des enfants et des personnes âgées. Formant l'espoir que ce séminaire, initié par "l'Union internationale pour le soutien du projet d'autonomie du Sahara", donnera un large écho à leur appel, ces femmes sollicitent du secrétaire général de l'ONU d'intervenir pour assurer le respect des droits de l'Homme dans ces camps, notamment le droit à la liberté d'expression, de déplacement et de création d'associations, et à établir des mécanismes juridiques pour procéder à un recensement des habitants des camps de Tindouf. Les femmes sahraouies appellent M. Ban Ki-Moon à réclamer du polisario de libérer tous les détenus politiques sahraouis, à lever le black-out médiatique et le siège sécuritaire imposés à "nos frères vivant dans ces camps", à permettre aux délégations médiatiques et des droits humains de visiter librement les camps, et à dévoiler le sort de centaines de citoyens sahraouis marocains et mauritaniens enlevés ou portés disparus depuis 1975. Les participantes à ce séminaire expriment, dans cette lettre, leur vive préoccupation au sujet des violations des droits des femmes dans les camps de Tindouf, au vu et au su de la communauté internationale, à qui incombe la responsabilité d'intervenir d'urgence pour libérer ces femmes et les soustraire à leur calvaire, pour qu'elles puissent regagner leurs familles et vivre dignement parmi les leurs au Maroc. Elles rappellent, dans cette lettre, les souffrances psychologiques et la détresse sociale grave vécues au quotidien par les femmes des camps de Tindouf, de manière collective au mépris de leur dignité, et ce en contradiction avec les droits de l'Homme les plus élémentaires, universellement reconnus. Après avoir évoqué les formes d'exploitation éhontée dont sont victimes ces femmes qui sont confinées dans un statut dégradant et ne vivent que de l'espoir de regagner un jour la mère-patrie, la lettre note que ces violations graves des droits des femmes sahraouies sont perpétrées sur le territoire d'un pays voisin, à qui incombe la responsabilité de protéger ces femmes, d'assurer leurs droits à la vie, à la santé, à la dignité, à la sécurité et à la liberté de déplacement pour qu'elles puissent regagner leur patrie. Les femmes sahraouies participant à cette rencontre réitèrent, par ailleurs, leur soutien indéfectible à l'Initiative d'autonomie des provinces du Sud, qui demeure l'unique choix, réaliste et crédible, pour clore le dossier du Sahara, relevant que les anciennes options proposées pour résoudre ce conflit n'ont abouti qu'à l'échec. Cette initiative offre une solution juste et équitable qui sert les intérêts de toutes les parties et réalise la paix dans toute la région, ont-elles soutenu, précisant que l'Algérie et le polisario, en campant dans des positions obsolètes et qui se sont avérées inapplicables, "entretiennent délibérément la tension dans la région pour servir leurs intérêts étroits. La lettre indique, par ailleurs, que le choix de la régionalisation avancée, adopté par notre pays, constituera un tournant dans les modes de gestion territoriale en perspective de moderniser les structures de l'Etat et favoriser le développement intégré (...) dans les différentes régions du Royaume et en premier lieu les provinces du Sud.