A l'instar de plusieurs pays musulmans, le peuple marocain célèbre, samedi, l'Aid Al-Mawlid Annabaoui, une occasion pour exprimer, de forte belle manière, son amour envers le prophète Sidna Mohammed et ses descendants et leur attachement aux préceptes de l'Islam. Par Driss Guedira La célébration par les Marocains, comme par tous les Musulmans dans les quatre coins du globe, de l'anniversaire de la naissance du sceau des messagers est aussi une occasion de perpétuer des traditions et coutumes, devenues par le temps un véritable patrimoine populaire. C'est aussi un moment opportun pour rappeler les nobles préceptes de l'Islam et inviter les fidèles à revigorer leur foi et s'imprégner des valeurs spirituelles et morales de la religion musulmane. Au Maroc, la célébration de cet anniversaire revêt un caractère, à la fois officiel et populaire. Entre processions religieuses et veillées de récitation du saint coran et des panégyriques du prophète, l'évocation de Sa conduite, aussi bien dans les mosquées, les mausolées, les zaouïas et les foyers, l'Aid Mawlid est célébré dans le rituel qui sied à la grandeur de l'évènement. SM le Roi Mohammed VI, Amir Al-Mouminine, descendant du prophète, préside chaque année une veillée religieuse à l'occasion de cet anniversaire béni, perpétuant ainsi une tradition consacrée par ses glorieux ancêtres, qui célébraient dans la piété l'anniversaire de la naissance du prophète Sidna Mohammed, porteur du message universel de paix, de justice, d'égalité, de tolérance et de coexistence entre toutes les religions et les cultures. La fête de l'Aid Al Mawlid est aussi célébrée par les Zaouias et les Tariqas soufies de tout le royaume, dont la Tariqa kadiria Boudchichia, qui organise du 25 au 27 février courant à Madagh (province de Berkane) sa quatrième rencontre mondiale du soufisme et la Tariqa kettania qui organise, à partir du 6 Rabie I (21 février) son Moussem annuel. Sur la rive du Bouregreg, la ville de Salé fête à sa manière l'Aid Al Mawlid, en organisant la célèbre procession des cierges, un rituel que les chorfas hassouniyine perpétuent depuis quatre siècles. Par la célébration de ce prestigieux et pittoresque moussem des cierges de sidi Abdellah Benhassoun, Salé veille à perpétuer cette tradition et la transmettre aux nouvelles générations. Même si les aspects de la célébration de cette fête diffère d'une ville à une autre et d'une région à l'autre, le dénominateur commun de ces festivités reste le port de vêtements traditionnels pour se rendre aux lieux de prières, l'échange de visites, la célébration des veillées religieuses, l'accompagnement des enfants pour des sorties en famille et l'échange de cadeaux. La célébration de l'Aid Al Mawlid revêt aussi un caractère social, dans la mesure où des familles entières se réunissent, dans une ambiance de joie et de convivialité, autour de mets préparés spécialement pour ce jour. Une belle occasion pour raffermir les liens familiaux, consacrer l'attachement aux traditions marocaines authentiques et assurer la perpétuité de ces valeurs. Dans l'histoire contemporaine du Maroc, les festivités accompagnant la célébration de cette occasion, commençaient bien avant ce jour, vers la fin du mois de Safar et début de Rabie I-er. Les populations s'affairaient au nettoyage de leurs maisons et à l'embellissement des murs et devantures et des troupes folkloriques de Tabbala et Ghiyata sillonnaient les ruelles pour annoncer la venue de ce mois. Le professeur Abbas El Jirari, membre de l'Académie du royaume, avait souligné dans l'une de ses conférences, que "des écrits datant du début du siècle dernier indiquent que dès le début du mois de Rabie I-er et durant les jours d'Al Mawlid, les troupes soufies parcouraient les avenues et quartiers pour célébrer leurs Moussems". La préparation du plat de "Laassida", le jour de l'Aid Al Mawlid, était aussi très répandue au sein des familles marocaines. Un rituel qui est encore présent aujourd'hui dans certains foyers. La commémoration de l'Aid Al Mawlid a toujours été une source d'inspiration et de créativité pour les poètes et écrivains marocains. Dans son livre, "la littérature marocaine à travers ses phénomènes et questions", M. Jirari écrit que "l'amour du Prophète a de tout temps empli les coeurs des savants et hommes de lettres marocains, donnant lieu à des créations sans limites sur des étapes de la vie du prophète " (Paix et Salut sur Lui). "Les Marocains, poètes et écrivains, ont accordé une attention toute particulière aux sujets liés à la vie du prophète tels que Al-Mi'raj (l'ascension), Al Hijra (l'immigration) et la passion de visiter les lieux saints de l'islam. Il s'agit là des manifestations avérées de l'amour que voue le peuple marocain au prophète Sidna Mohammed", souligne M.Jirari.