Une rencontre a été organisée, samedi après- midi à Casablanca, avec les écrivains Abdelhak Serhane et Mahi Binebine autour de leurs romans, respectivement, " L' Homme qui descend des montagnes " et " Les Etoiles de Sidi Moumen ", dans le cadre du programme culturel de la 16ème édition du Salon international de l'Edition et du Livre (SIEL). Maati Kabbal, journaliste et écrivain chargé d'actions culturelles à l'Institut du Monde arabe à Paris, qui animait cette rencontre, a estimé que les deux auteurs ont comme trait commun d'appartenir à la même génération, d'être issus d'une condition assez modeste, de partager un imaginaire révolté et de venir à l'écriture pour dire " j'existe et j'ai quelque chose à dire ". Abdelhak Serhane a indiqué que dans " L' Homme qui descend des montagnes", un récit d'inspiration autobiographique, il a essayé de retracer la situation de l'enfance marocaine à une époque donnée au sein d'une famille modeste à Azrou. Une enfance tourmentée, dure et marquée par la violence du père et l'affection de la mère. Un père et une mère qui se sont mariés sans se connaître, se sont aimés et se sont séparés, résume Serhane, indiquant avoir revisité son enfance à travers ce récit, tout en rendant hommage au courage de sa mère et à son affection, elle qui a eu un destin qu'elle ne méritait pas. Quant à Mahi Binebine, il a estimé que dans " Les Etoiles de Sidi Moumen", les enfants sont semblables à ceux qu'il avait côtoyés dans son enfance dans la médina de Marrakech, des enfants qui se croient sans horizons. Ce qu'il a incité à écrire ce roman, c'est que la violence n'est pas marocaine et que le Marocain est de nature non violent. Il s'est donc demandé comment des jeunes qui n'ont rien à voir avec la religion pourraient devenir une proie facile à ceux qui exploitent la misère, la détresse et la frustration d'une frange de la population, en promettant, malheureusement, Madrid, Paris, Rome ou Londres à certains et le Paradis à d'autres. Lors du débat, certains intervenants, parmi l'assistance, ont fait remarquer que les choses ont beaucoup changé, durant les dernières années, et qu'un grand nombre de projets socio-économiques sont déjà réalisés et d'autres en cours d'achèvement, ce qui a totalement transformé la situation dans le quartier de Sidi Moumen à Casablanca.