La ministre du développement social, de la famille et de la solidarité, Mme Nouzha Skalli a plaidé, vendredi à Fès, pour la généralisation des centres multifonctionnels pour l'autonomisation des femmes à toutes les régions du royaume. "Les centres multifonctionnels pour l'autonomisation des femmes constituent une expérience pilote en matière d'offre de service, de prise en charge et d'accompagnement des victimes de violence, qu'il convient de généraliser sur tout le royaume", a dit Mme Skalli, qui s'exprimait lors de la 2ème rencontre annuelle du centre multifonctionnel Batha de Fès. "La nature des actions de ces centres, la qualité des espaces adaptés aux enfants des femmes victimes de violence et la multitude des services englobant l'écoute, l'accompagnement psychologique et juridique, l'hébergement et la formation professionnelle font de ces espaces de véritables unités de vie", a-t-elle expliqué, lors de cette rencontre initiée sous le thème "quelle place pour les centres multifonctionnels dans l'autonomisation des femmes ?". La ministre a indiqué, dans ce sens, que son département s'attèle actuellement à la mise en place d'un centre multifonctionnel à Meknès, qui s'inspire en grande partie de l'expérience réussie du centre de Fès, ajoutant que d'autres chantiers parallèles sont en cours de réalisation, dont la formation des travailleurs sociaux et l'élaboration du statut des centres multifonctionnels, d'écoute et d'hébergement. Elle a tenu à souligner que malgré les nombreuses difficultés de gestion que posent les structures pour femmes en détresse, " notre vision basée sur les droits humains, l'engagement, l'implication des concernées, le professionnalisme et la remise en question de l'action par l'évaluation continue sont les véritables gages de réussite de ce chantier". Et d'ajouter que la question de la lutte contre les violences à l'égard des femmes est hissée au rang de préoccupation majeure, comme en témoigne la mise en œuvre du programme TAMKINE, qui est un plan multisectoriel de lutte contre les violences de genre fédérant les efforts de 13 départements ministériels, 8 agences onusiennes et plusieurs ONGs, l'élaboration en cours d'un agenda gouvernemental de l'égalité, la création des centres et cellules d'écoute et l'organisation de campagnes annuelles de sensibilisation. Le représentant de l'Unesco au Maroc, M. Philippe Quéau a mis l'accent, pour sa part, sur l'importance de la stratégie nationale de lutte contre les violences à l'égard des femmes, qui met en commun les efforts de nombreux partenaires institutionnels et associatifs. "L'Unesco, qui fait de l'égalité des genres l'une de ses priorités majeures, œuvre en collaboration avec les départements gouvernementaux et la société civile marocaine à proposer aux femmes victimes de violences des solutions pratiques leur permettant d'améliorer leur situation", a ajouté M. Quéau. "Par les services qu'il offre, le centre multifonctionnel Batha constitue une bonne réponse aux besoins de la femme victime de violence ", a-t-il estimé. Les participants à cette rencontre, initiée par l'association Initiatives pour la protection des droits des femmes, débattront notamment de thèmes portant sur " les fonds d'appui des activités génératrices de revenus et autonomisation économique des femmes", "la loi 14-05, avancée juridique bloquée par des procédures d'application inadaptées" et "approche féministe globale dans un centre multifonctionnel ".