Quelque 4.677 femmes de la ville de Fès ont bénéficié des divers services offerts par les centres multifonctionnels pour l'autonomisation des femmes en 2009, a indiqué le wali de la région Fès-Boulemane, gouverneur de la préfecture de Fès, Mohamed Gherrabi. M. Gherrabi, qui s'exprimait, jeudi à Fès, lors d'un forum international sous le thème "Femmes marginalisées" (11-13 mars), a souligné que "depuis le lancement de l'initiative nationale pour le développement humain (INDH), plusieurs projets sociaux ont été programmés au profit des femmes en situation de marginalisation et de précarité, pour les intégrer dans le processus de développement local ". Il a indiqué, dans ce sens, que "quelque 3.794 femmes ont bénéficié entre 2006 et 2009 de projets présentés par des associations et coopératives, dans le cadre du soutien des activités génératrices de revenus", ajoutant que 11 autres associations porteuses de projets liés à la femme ont été appuyées dans le cadre du programme urbain de lutte contre l'exclusion sociale de l'INDH. M. Gherrabi a, par ailleurs, souligné qu'une carte régionale de précarité a été mise sur pied, à l'issue d'une étude de terrain effectuée dans toute la région de Fès-Boulemane, notant que les statistiques, de novembre dernier, font ressortir que 2.485 femmes se trouvent en situation de précarité dans la région. Les efforts déployés en faveur de la femme concernent aussi, a-t-il dit, la création des maisons de citoyens et des clubs féminins et l'organisation de sessions de formation au profit des associations et coopératives féminines, le but étant de développer leurs connaissances dans les domaines de la gestion, la commercialisation et la communication. Abondant dans ce sens, Mme Naima Benyahia, du ministère du développement social, de la famille et de la solidarité, a souligné que "l'INDH constitue pour les femmes une belle opportunité et un grand chantier leur permettant d'améliorer leur situation, aussi bien dans le milieu urbain que rural". Au niveau national, une série de mesures s'inscrivant dans le cadre de la mise en oeuvre de la stratégie nationale pour l'égalité et l'équité ont été prises pour lutter contre les disparités qui persistent encore entre les hommes et les femmes, a-t-elle dit. Et d'ajouter que plusieurs actions gouvernementales sont entreprises dans le sens de l'autonomisation de la femme, dont le programme TAMKINE, qui est un plan multisectoriel de lutte contre les violences de genre, fédérant les efforts de 13 départements ministériels, 8 agences onusiennes et plusieurs ONGs, l'agenda gouvernemental de l'égalité, les centres et cellules d'écoute et les campagnes annuelles de sensibilisation. La responsable a tenu, cependant, à souligner que les efforts ciblant la promotion des conditions de la femme doivent être accompagnés d'un grand travail sur le changement des mentalités et le dépassement des stéréotypes autour de la femme. Mme Fatima Sadiqi, présidente du centre ISIS, principal organisateur de ce forum, a souligné, quant à elle, que la question de la marginalisation des femmes ne peut être abordée que dans le cadre d'une approche globale faisant de l'écoute des préoccupations de la femme et son implication dans la recherche des solutions ses principes fondateurs. Ce forum, a-t-elle dit, tentera ainsi de trouver des éléments de réponse en mettant l'accent sur la réalité des femmes marginalisées, en jetant les bases d'un dialogue constructif entre experts d'horizons divers et en faisant entendre la voix des femmes marginalisées, sur les deux niveaux social et juridique. Cette manifestation, initiée en collaboration avec la wilaya de la région Fès-Boulemane, l'université Sidi Mohammed Ben Abdellah et la commune urbaine, réunit un parterre d'universitaires et chercheurs d'une vingtaine de pays. "Femmes et droits humains", "Femmes, droits et violence", "L'institution du mariage", "Femmes marginalisées: études de terrain", et "Femmes et Médias", sont quelques uns des thèmes proposés au débat lors de cette manifestation.